PONTOISE (France), 30 sept 2013 (AFP)
Le tribunal administratif de Pontoise (Val-d'Oise) doit statuer vendredi sur la demande en référé d'une jeune femme lourdement handicapée qui ne trouve pas de place en établissement spécialisé, épaulée par une association spécialisée qui veut créer ainsi un précédent.
Amélie, 19 ans, est atteinte du syndrome de Prader-Willi, une anomalie génétique rare qui a entraîné un retard mental et l'a rendue obèse.
Elle souffre aussi de troubles autistiques et de troubles envahissants du développement, et doit être surveillée 24 heures sur 24. Jusqu'à sa majorité, la jeune fille était prise en charge dans des établissements spécialisés. En octobre 2012, elle doit quitter l'institut médico-éducatif qu'elle fréquentait jusqu'alors qui, selon sa mère, "n'était plus adapté", et retourne vivre chez ses parents, qui ne trouvent pas de nouvelle place en institution spécialisée.
"Amélie est complètement isolée, elle n'a plus de relations sociales" depuis qu'elle reste à la maison, se désole sa mère, Marie-Claire Loquet. "Le fait qu'elle soit (à la maison) sans activité, ça développe tous ses troubles", a-t-elle expliqué à l'AFP. Pour tenter d'obtenir une place dans une maison d'accueil spécialisée, la famille "attaque l'Agence régionale de santé (ARS) et le Conseil général du Val-d'Oise", a expliqué à l'AFP Thierry Nouvel, le directeur général de l'Unapei, association spécialisée dans la défense des personnes handicapées mentales.
"Il est urgent qu'une solution soit trouvée pour Amélie, car on craint une détérioration de son état de santé ou que la famille n'en puisse plus", a-t-il ajouté.
Selon l'Unapei, c'est la première fois qu'une famille attaque ainsi en référé-liberté, une procédure d'urgence. Jusqu'ici, les personnes handicapées et leur entourage n'ont obtenu que des dommages et intérêts de l'État, mais pas de place.
Plus d'une "dizaine de milliers" d'enfants et d'adultes handicapés cherchent en vain un hébergement spécialisé en France, selon l'Unapei.