Au Burundi (Afrique), l'organisation Handicap International "ne s'estime plus en mesure de mener ses projets en raison des décisions du gouvernement local vis-à-vis des ONG internationales, notamment l'obligation du fichage ethnique de ses employés", précise dans un communiqué rendu public le 7 janvier 2019 l'association dont le siège est à Lyon.
Pas de solution trouvée
Les actions de toutes les ONG internationales présentes au Burundi ont été suspendues par le gouvernement le 1er octobre 2018. La condition posée pour leur redémarrage est entre autres, un plan de mise en place de quotas ethniques au sein de leurs équipes, explique Handicap International. L'organisation a engagé des discussions avec le gouvernement burundais, sans parvenir à trouver de solution. L'obligation d'établir la composition ethnique de son personnel et de communiquer ces informations aux autorités constitue pour l'ONG "une ligne rouge qu'elle n'entend pas franchir", ne voulant "pas être complice d'une forme de discrimination ethnique".
Après 26 ans de présence
En conséquence, Handicap International "ferme son programme au Burundi, après vingt-six ans de présence et d'intervention" dans les domaines de la santé, la réadaptation, l'éducation, la protection, l'insertion socio-économique et l'appui aux associations. Plus globalement, l'association déplore que les capacités d'action des ONG "se réduisent de plus en plus au Burundi, qui compte parmi les plus pauvres du monde, au détriment des populations les plus vulnérables".