Si Noël s'apparente à une période enchantée , dans les faits, elle rime rarement avec sérénité. Les personnes en situation de handicap, notamment, oscillent entre excitation et appréhension à son approche, puisqu'elles doivent anticiper toutes sortes de situations pour passer les fêtes sans stress.
Des événements et des lieux inaccessibles
L'épreuve commence dès le début du mois de décembre, avec la course aux cadeaux en magasin et la saison des marchés de Noël. Bien souvent, ni les uns ni les autres ne sont accessibles : escaliers aux entrées, stands trop hauts, pavés dans les allées, lumières vives, musiques trop fortes… « Le plus triste, ce sont tous ces lieux et manifestations, créés spécialement pour les enfants de son âge, auxquels [ma fille] ne peut accéder en fauteuil roulant », témoigne le chroniqueur Dan White dans le Huffington Post, en référence aux animations, foires et autres manèges.
Solliciter de l'aide
Face à ces situations, deux maîtres-mots : organisation et adaptation ! Les personnes handicapées peuvent chercher, en amont, des magasins accessibles ou se faire accompagner dans leur découverte du marché de Noël et l'emballage des cadeaux. Les boutiques en ligne restent également l'une des options les plus privilégiées.
Une angoisse commune à l'approche de Noël
Le jour J, en revanche, ce genre de stratégie ne suffit pas. « Fête familiale par excellence », selon Évelyn Favart, il s'agira surtout de composer avec les personnalités de chacun et de compter sur la bonne volonté de tous. D'ailleurs, personne n'est épargné : selon une enquête Ifop de 2022, 20 % des Français angoissent sur la façon dont se dérouleront les fêtes de Noël.
S'organiser pour bien réveillonner
Bien souvent, l'organisation permet de contourner les difficultés : « Tonton n'aime pas les huîtres et on a toujours prévu des fruits de mer différents pour lui, […] votre cousine vient d'avoir un bébé et une pièce est réservée pour qu'il puisse dormir », énumère l'entreprise Auticiel. Tous les ans, les familles s'adaptent. Pourquoi pas au handicap aussi ? Quelques exemples : parler de ses difficultés sensorielles et privilégier des éclairages tamisés ; prévoir des espaces qui favorisent la circulation des personnes à mobilité réduite ; proposer des chaises ergonomiques pour celles souffrant de douleurs chroniques…
Pour le repas, même principe. Les diabétiques, par exemple, peuvent demander aux hôtes ce qui est prévu au menu et prévoir des alternatives qui favoriseront le maintien d'un taux d'insuline stable.
Des remarques validistes
En revanche, certaines situations sont plus difficiles à éviter. Une blague maladroite, une volonté de trop aider qui finit par devenir étouffante ou des discussions qui ne tournent qu'autour du handicap… Le malaise peut rapidement s'installer. Les personnes porteuses d'un handicap invisible, en particulier, souffrent d'une incompréhension, voire d'une dénégation de leurs difficultés. « L'absence de manifestations physiques visibles, comme par exemple un fauteuil, engendre bien moins de sympathie à leur égard », explique la société Handinorme. « Notamment quand on a du mal à comprendre l'implicite, le second degré ou l'humour », illustre Clémence Guiot, autiste, dans un article de Hop'toys. La jeune femme, elle, a pris le pli d'expliquer ses difficultés sociales et de s'isoler de temps à autre.
La sensibilisation, une priorité
Alors pas de secret : du bon sens, de la bienveillance et de la sensibilisation. Livres spécialisés, reportages, blogs dédiés ou réseaux sociaux... les sources d'informations et les témoignages ne manquent pas. De quoi éviter aux personnes les deux autres options qui se présentent à elles : prendre sur elles et devenir imperméables aux remarques désobligeantes… ou éviter les fêtes de Noël.
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