Handicap psy : les GEM, derniers oubliés du Segur ?

La revalorisation salariale promise aux travailleurs sociaux dans le cadre du Segur de la santé semble encore à géométrie variable. Dans le secteur de la santé mentale, les groupements d'entraide mutuelle (GEM) réclament leur part.

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Mercredi 28 septembre 2022. A Lille, Paris, Marseille, Nantes, les acteurs du médico-social sont descendus dans la rue pour dénoncer les « oubliés du Segur ». La brouille remonte au 18 février 2022. Le Premier ministre d'alors, Jean Castex, annonce une revalorisation de 183 euros nets par mois pour les professionnels de la filière socio-éducative, s'alignant avec celle déjà accordée aux soignants après une très forte mobilisation (articles en lien ci-dessous). Problème, certaines professions restent encore sur la touche. C'est le cas des salariés des groupements d'entraide mutuelle (GEM) qui accompagnent des personnes en situation de handicap psychique, physique et mental. Dans une pétition publiée en ligne le 8 septembre 2022 (en lien ci-dessous), soutenue par les principales organisations de santé mentale*, administrateurs et salariés des GEM dénoncent le manque « de budget de fonctionnement à la hauteur de leurs missions », qui mettrait, selon eux, en danger le fonctionnement des structures. Malgré une enveloppe de 3,1 millions d'euros de subvention à la suite d'une instruction ministérielle du 29 avril 2022 (article en lien ci-dessous), la gronde n'est pas retombée. « Nous nous en félicitons mais cela n'est pas suffisant », affirment les signataires de la pétition.

Plus de 600 structures en France

Pour rappel, il existe plus de 600 établissements sur tout le territoire, majoritairement financées par la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA) et les Agences régionales de santé (ARS). Organisés sous forme associative, les GEM ne sont pas considérés comme des structures médico-sociales au sens de l'article L. 312-1 du Code de l'action sociale et des familles, bien qu'ils « favorisent l'accès aux soins et à un accompagnement médico-social de leurs adhérents », apprend-on auprès de la CNSA. Or, les salariés des GEM demandent à être « assimilés aux travailleurs sociaux employés par des structures associatives non lucratives », considérés comme « non-soignants » qui ont pu bénéficier de la revalorisation de 183 euros nets par mois.

L'égalité salariale dans tous les GEM

« Seuls en première ligne pendant des semaines (de pandémie, ndlr), face à la grande détresse des adhérents, nous avons pallié les nombreux manquements de structures ou services fermés ou injoignables », précisent-ils. Ces « derniers oubliés du Ségur » réclament « l'égalité salariale de la prime Ségur dans tous les GEM ». Ils souhaitent également la fin des « différences de traitement entre les GEM financés par des structures de gestion et en gestion directe », « la présence d'au moins deux salariés à temps plein dans chaque structure », « un budget pérenne destiné à la formation de l'ensemble des acteurs, dans chaque ARS » et la création d'un vrai statut « spécifique ».  

*Organisations de santé mentale : Advocacy, Collectif national InterGEM (Cnigem), Santé mentale France, Substrat Gem, Union nationale de familles et amis de personnes malades et/ou handicapées psychiques (Unafam), Union nationale des associations de familles de traumatisés crâniens et de cérébro-lésés (UNAFTC).

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"Tous droits de reproduction et de représentation réservés.© Handicap.fr. Cet article a été rédigé par Clotilde Costil, journaliste Handicap.fr"
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