"Nos structures n'ont jamais connu de telles difficultés", a lancé Annette Glowacki, présidente de l'URIOPSS (Union régionale interfédérale des oeuvres et organismes privés sanitaires et sociaux) lors d'une conférence de presse à Loos (Nord) visant à alerter sur "la crise des métiers de l'humain". A ses côtés, huit dirigeants du secteur associatif social et médico-social -qui représente quelque 3 000 établissements et 110 000 emplois dans les Hauts-de-France- ont mis en garde contre le risque d'une "grave pénurie de personnel", notamment dans l'accompagnement des situations de handicap, du grand âge, de la protection de l'enfance ou encore de la lutte contre les exclusions (articles en lien ci-dessous).
Des difficultés exacerbées
Selon eux, le Ségur de la Santé, signé en juillet 2020, a "exacerbé les difficultés" des organisations puisqu'"aucune mesure n'a été retenue pour les professionnels de l'accompagnement". "La majorité de nos professionnels se retrouvent exclus des enveloppes de revalorisations salariales" alors qu'ils "jouent un rôle fondamental de soin et de régulation sociale auprès des publics vulnérables", déplorent-ils dans ce manifeste. "Nos associations ne sont plus en mesure d'assurer l'effectivité de leurs missions, ainsi que la sécurité des usagers", regrettent-ils encore dans un manifeste signé le 14 octobre 2021 par environ 80 associations dont APF France Handicap, La Vie active, l'Apei, les Papillons blancs ou encore l'Armée du salut.
Pour Eric Carlier, président de l'Udapei du Pas-de-Calais, des postes vacants "amènent à une suspension de l'accompagnement à domicile". Il déplore "des départs de salariés suite à la crise sanitaire", avec "une fuite vers le secteur hospitalier" et des "changements de voie professionnelle".