« Je suis autiste, je suis autiste, je suis autiste… » Voilà ce que pourrait déclarer Hugo Horiot prochainement sur les plateaux de télé. Une variante des récents propos de François Fillon qui a répété à trois reprises « Je ne suis pas autiste » lors du JT de France 2 le 4 mars 2017 (article en lien ci-dessous).
Une société handiphobe
Toujours prompt au combat lorsqu'il est question d'autisme, Hugo Horiot, comédien et écrivain (L'empereur c'est moi, Journal d'un imposteur), a donc annoncé le 6 mars 2017 sa candidature à l'élection présidentielle. Ses motivations ? « Je ne suis pas là pour faire la police du langage mais l'autisme est souvent malmené par ceux qui ont la responsabilité de la parole publique. Ma réaction est spontanée dans un pays où le mot autisme n'est qu'une insulte pour dénigrer l'adversaire ». Et d'affirmer que « nous sommes dans une société autistophobe et, plus généralement, « handiphobe ». « C'est effrayant de voir qu'une personne qui entend diriger le pays est à ce point ignorante de ce qu'est l'autisme ».
5 millions de personnes concernées ?
« Une présidence autistique ferait du bien après une présidence normale », déclare Hugo Horiot avec déjà un sens de la formule propre aux ténors de la politique. « On estime à 500 000 le nombre de personnes touchées par l'autisme en France ; si l'on y ajoute les proches, les familles et les professionnels, ce sont près de 5 millions de Français directement concernés », explique le nouveau candidat qui veut, ainsi, enfin, faire entendre leur voix. « Cinq millions de personnes, c'est suffisant pour remporter une primaire, non ? », s'interroge Hugo Horiot.
Une société malade de normalité
« Je ne suis pas un « malade » et je ne me considère pas comme « handicapé ». C'est notre société qui est malade des contraintes de la normalité », poursuit-il. Selon lui, la France est le pays qui scolarise le moins les élèves autistes en milieu ordinaire. Et d'affirmer que 90 % des adultes sont au chômage alors que, dans d'autres pays comme l'Israël ou dans la Silicon valley, certaines entreprises innovantes ont saisi le potentiel de compétences parfois hors du commun. Celui qui se définit comme le « candidat de la neurodiversité » dit vouloir faire émerger « une société où l'on valorise les compétences de chacun plutôt que d'exclure, par ignorance, des talents ».
Croire au miracle
Son parti : « Le parti de la neurodiversité ». Son slogan : « Un destin pour tous ». Lorsqu'on lui demande s'il est vraiment sérieux, il répond : « Oui, j'ai même déjà une directrice de campagne qui travaille sur ce sujet ». Le candidat Horiot a donc jusqu'au 17 mars pour rassembler les 500 parrainages. « Je ne me fais pas beaucoup d'illusion mais j'aimerais quand même croire au miracle. » Sur le Net, des citoyens lui promettent déjà leur bulletin.