Après ce vote prononcé à l'unanimité, le Premier ministre Shinzo Abe a exprimé dans une déclaration ses "sincères regrets" et les "profondes excuses" du gouvernement. Quelque 16 500 personnes, selon les statistiques officielles, ont subi une intervention chirurgicale pour les empêcher de procréer, en vertu d'une loi eugéniste instaurée en 1949 et restée en vigueur jusqu'en 1996, qui visait des personnes souffrant de handicap mental héréditaire.
Victimes sorties de l'ombre
Après des années de démarches infructueuses, le sujet a commencé à trouver un écho médiatique l'an dernier après la plainte d'une femme, maintenant âgée d'une soixantaine d'années, contre le gouvernement. Une vingtaine de victimes sont alors sorties de l'ombre, réclamant des dédommagements aussi élevés que 38 millions de yens (300 000 euros) par personne. Un premier jugement sera rendu le 28 mai. Cette nouvelle loi donne droit à une indemnité de 3,2 millions de yens (25 000 euros) par personne, un montant ridicule au regard du préjudice enduré, ont dénoncé les militants de cette cause.
"Il est compréhensible que les parlementaires aient activé le processus pour les victimes âgées", ont réagi des avocats dans une déclaration publiée avant l'adoption du texte. Mais en fixant un montant insuffisant, ils n'apportent pas de "vraie solution au problème". L'Allemagne, la Suède et d'autres pays ont eu des lois eugénistes similaires et les gouvernements ont payé des compensations aux victimes.