"L'éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle (EVARS) est essentielle à toutes les étapes du développement des individus", estime le Conseil économique, social et environnemental (Cese) dans un avis, approuvé, le 10 septembre 2024, en assemblée plénière avec 119 voix pour et 19 abstentions. Les enfants en situation de handicap sont particulièrement concernés.
Une obligation légale non respectée
Depuis 2001, la loi rend obligatoire l'éducation à la sexualité, à raison d'au moins trois séances annuelles dans les écoles, collèges et lycées. Mais "cette obligation n'est pas respectée", regrette l'organisme consultatif. Cette situation résulte "en premier lieu d'un manque de portage politique, en partie dû à une certaine frilosité des pouvoirs publics qui souhaitent éviter des controverses", considère-t-il. Pour lui, il faut "respecter a minima le nombre de séances prescrites" et "offrir aux jeunes la possibilité de compléter leur information dans un lieu sûr".
Sensibiliser à l'école, à l'ASE, dans le champ du handicap
Outre l'école et la famille, dont la sensibilisation est "cruciale", les autres espaces éducatifs, comme l'Aide sociale à l'enfance (ASE), la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ), le secteur du handicap, les accueils collectifs de mineurs dans les clubs sportifs "sont encore à investir", juge-t-il, soulignant "l'importance d'intégrer l'EVARS dans des tiers lieux éducatifs".
Mise en place d'un programme à la rentrée...
Pour l'école, le collège et le lycée, un projet de programme d'éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle a été publié en mars par le Conseil supérieur des programmes, placé auprès du ministre de l'Education, avec pour objectif une mise en place en cette rentrée. Ce programme donne les "orientations principales" pour ces séances, et prévoit une graduation dans l'apprentissage, de "la découverte du corps et des émotions" à la maternelle aux questions du changement du corps à la puberté et de la pornographie au collège.
... en cours de finalisation
Lors de sa conférence de presse de rentrée fin août, la ministre démissionnaire de l'Education nationale, Nicole Belloubet, avait indiqué que ces textes étaient "en cours de finalisation" et seraient "dès que possible présentés" au Conseil supérieur de l'éducation (CSE), instance consultative, puis publiés pour pouvoir "entrer en vigueur immédiatement". Mais ces textes n'ont pas encore été présentés en CSE ministériel. Dans l'attente d'un gouvernement, ils ne sont pas à l'ordre du jour de la prochaine réunion de cette instance le 12 septembre, ont indiqué à l'AFP des sources syndicales.
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