Dans un communiqué, Le TAS (Tribunal arbitral du sport) annonce qu'il rejette l'appel déposé par le Comité paralympique russe contre la décision rendue le 7 août par le Comité international paralympique (IPC). « Par conséquent, la décision de l'IPC est confirmée », ajoute le tribunal, plus haute instance de la justice sportive, basé à Lausanne. L'IPC annonçait le 7 août avoir suspendu le Comité paralympique russe à la suite du scandale de dopage d'État mis au jour ces derniers mois.
« Un système d'État qui triche »
« Notre décision est basée sur le fait de savoir si la Russie pouvait respecter ses obligations vis-à-vis du Code mondial antidopage. Et la Russie ne remplit pas les critères », explique le président de l'IPC, Philip Craven. Il avait pointé l'existence d'échantillons suspects concernant 44 sportifs paralympiques russes pour les JO de Sotchi en 2014. Le ministre russe des Sports Vitali Moutko avait alors dénoncé cette suspension, qu'il avait qualifiée d' « inhumaine ». « Cette nouvelle décision ne relève pas du domaine du droit, a-t-il répliqué selon l'agence de presse officielle TASS. Elle est plus politique que juridique. »
Décision lourde à porter
Selon M. Craven, « C'est très lourd à porter, mais nous le devions, pour le bien du mouvement paralympique. (...) Il ne s'agit pas de sportifs qui se jouent d'un système, mais d'un système d'État qui triche avec les sportifs ». Le président du Comité paralympique allemand, Friedhelm Julius Beucher, a lui aussi salué la décision du TAS : « Ce jugement est le signe d'une vraie tolérance zéro envers le dopage ». En prenant cette décision radicale, l'IPC se montre plus strict que le Comité olympique international (CIO) et franchit le pas que ce dernier s'était refusé à franchir pour les Jeux olympiques de Rio», qui se sont achevés dimanche 21 août 2016.
Une seule Russe aux JO d'athlétisme
Le CIO se refuse en effet à exclure des JO les athlètes russes en bloc mais laisse le choix à chaque fédération sportive internationale, avec un droit de regard final sur leur décision. Au total, la Russie a été privée de 113 sportifs pour les JO, dont la quasi-totalité de ses athlètes (67 sur 68). Une punition qui ne l'a pas empêchée de finir quatrième au tableau des médailles (56 dont 19 en or). Parmi les sportifs russes qui contestent leur exclusion devant le TAS, certains obtiennent gain de cause, au premier rang desquels Darya Klishina. Seule Russe autorisée à participer aux JO en athlétisme, elle a finalement pris la 9e place du saut en longueur. Le TAS a indiqué dimanche avoir enregistré 16 recours engagés à titre individuel ou collectif au nom d'athlètes russes exclus des JO après le scandale de dopage.