« L'autonomie c'est une connerie ; on ne peut pas vivre sans les autres ». Une leçon de vie par Alexandre Jollien qui s'allonge sur Le Divan de Marc-Olivier Fogiel. Cet écrivain-philosophe de 39 ans ne devait pas survivre, en tout cas pas marcher et peut-être pas penser… Étranglé par son cordon ombilical, il est né avec une paralysie cérébrale.
Un début chaotique
« À trop vouloir bouger dans le sein maternel, je m'enroule en effet par trois fois le cordon autour du cou ce qui provoque, au passage, quelques dégâts, explique-t-il ». Un début dans la vie plutôt chaotique, suivi de dix-sept années passées dans une institution spécialisée. Ce fut l'élément fondateur de sa philosophie ; dire que la joie est toujours possible, quelles que soient les circonstances. Pour cela, tout un art de vivre est requis, des exercices spirituels et une ascèse. « La grande force, c'est comment on assume sa faiblesse. Si on a peur de sa faiblesse, on est fragile ». Alexandre a donc conjuré le sort… Une première fois à l'âge de 8 ans en apprenant à marcher.
Un message aux enfants cabossés
Puis, très jeune, il découvre sa vocation pour « les choses de l'esprit », passe une licence de lettres et une maîtrise de philosophie et devient auteur de best-sellers. Il publie Éloge de la faiblesse (Éditions Cerf), Le métier d'homme (Seuil), La Construction de soi (Seuil), Petit traité de l'abandon (Seuil) et, plus récemment, Vivre sans pourquoi : Itinéraire spirituel d'un philosophe en Corée, (Éditions Seuil-L'Iconoclaste). Cahin-caha, il s'en va explorer le monde et vit aujourd'hui en Corée, pour approfondir la pratique du zen et la mystique chrétienne, où il élève ses trois jeunes enfants. Assis sur ce divan rouge, il se livre, raconte son parcours atypique et adresse un « message d'espoir à tous ces enfants cabossés ».
Alexandre Jollien sur Le Divan mardi 12 mai 2015 à 23h10 sur France 3. Puis en replay sur le site de France Télévisions.