"L'école, c'est pour tous les enfants !". L'opération a été présentée le 23 janvier 2018 dans une classe de CM2 d'une école parisienne, en présence de la secrétaire d'Etat en charge du handicap, Sophie Cluzel.
Priorité aux CM1 et CM2
L'Unapei (handicap mental), l'Apajh (adultes et jeunes handicapés), l'Association des paralysés de France (APF) et le CCAH (Comité national coordination action handicap) sont à l'initiative de cette campagne, soutenue par le groupe de protection sociale AG2R La Mondiale. Les partenaires s'adressent prioritairement aux enseignants des classes de CM1 et CM2. Ils leur proposent sur le site www.ecole-inclusive.org (en lien ci-dessous) divers outils (affiches, vidéos ...), pour organiser des séances d'informations de leurs élèves et les "sensibiliser à la différence". Des vidéos de 5 minutes permettent notamment de découvrir les portraits de 4 enfants en situation de handicap qui vivent leur passion (vidéo ci-dessous). Les enseignants qui le souhaitent pourront se rapprocher des associations APAJH, APF et Unapei pour imaginer et organiser avec elles des actions de sensibilisation dynamiques autour de l'école inclusive et de la place des personnes handicapées ; les contacts associatifs proches de leur école sont disponibles sur le site. Une édition spéciale de Mon Quotidien, journal d'information destiné aux 10-13 ans, vise aussi à alimenter le débat dans les classes autour de la place des élèves handicapés à l'école.
Une déperdition importante
Déperdition importante "La scolarisation des enfants handicapés a fortement progressé ces dernières années, mais le problème est l'adaptation de l'école à ces élèves qui ont des besoins particuliers", a déclaré le président de l'APF, Alain Rochon, soulignant le besoin de "formation adéquate" des enseignants. A l'âge de six ans, 85% des élèves en situation de handicap sont scolarisés dans une classe ordinaire. Mais quatre ans plus tard, à dix ans, ils ne sont plus que 45%, selon le ministère de l'Education nationale. Au fur et à mesure de leur scolarité, ils sont de plus en plus orientés vers des classes ou établissements spécialisés. On compte seulement 1% d'étudiants handicapés dans l'enseignement supérieur, a souligné Sophie Cluzel. Parmi les priorités citées par la secrétaire d'Etat pour enrayer ce phénomène de "déperdition", figure une amélioration de la formation et de l'accompagnement des enseignants. Avec Jean-Michel Blanquer, ministre de l'Education nationale, "nous mettons en place, dès la rentrée de septembre, une plateforme internet pour pouvoir répondre en trois clics aux premières questions que se posent les enseignants", qui pourront également solliciter l'appui d'une personne "ressources" spécialiste du handicap, a indiqué Mme Cluzel devant la presse.
Professionnaliser les accompagnants
A la rentrée de septembre 2017, plus de 300 000 élèves handicapés étaient scolarisés en milieu ordinaire, dont un peu plus de la moitié avaient besoin d'un accompagnant, selon le ministère de l'Education. Le jour de la rentrée, plus de 3 000 élèves (2% de ceux ayant besoin d'un soutien) n'avaient pas pu en obtenir un. Au fil de l'année, ce déficit "se résorbe" mais il demeure un "manque structurel d'AVS (auxiliaire de vie scolaire, ndlr) dû aux problèmes de recrutement", a souligné Mme Cluzel, qui souhaite "intensifier" la transformation des emplois aidés en contrats pérennes, pour "professionnaliser" les accompagnants.
© Twitter Sophie Cluzel