Sarah, 9 ans, avec trisomie : une scolarité heureuse !

Il y a, à l'école, des parcours d'enfants handicapés réussis et heureux. Sarah, 9 ans, porteuse de trisomie 21, suit une scolarité en CM1. Sa présence enseigne à ses camarades la tolérance. Une belle histoire qui devrait être la norme...

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Des centaines d'enfants handicapés laissés chaque année à la porte des écoles françaises ? La colère des parents est légitime et immense. Pourtant, derrière ces déraillements, ces « dysfonctionnements », d'autres s'épanouissent sans encombre dans des établissements qui respectent la loi et se montrent surtout bienveillants. C'est l'histoire de Sarah… Pas un conte de Noël, une réalité.

L'école qu'elle aime tant

Sarah a 9 ans. Elle habite Nancy. Porteuse de trisomie 21, elle fréquente une classe ordinaire en CM1. « A l'heure où tant de parents ont des difficultés à faire scolariser leur enfant porteur de handicap, elle est la preuve que l'inclusion est possible, avec l'aide de tous », explique Hélène, sa maman. Comme tous ses copains, Sarah a fait sa rentrée le 1er septembre 2017. « Elle est partie, son cartable sur le dos, rejoindre l'école qu'elle aime tant, poursuit-elle. Elle était attendue et on pouvait entendre dans son sillage des : « Chouette, Sarah est là ! ». » La fillette a distribué quelques bisous avant de rejoindre sa classe.

Des progrès énormes

Son AVS (Auxiliaire de vie scolaire), Rosine, l'attendait avec impatience. Avec le soutien de l'enseignante, elle adapte les cours, une habitude prise depuis un an puisqu'elle suivait déjà Sarah en CE2. Elle transcrit ainsi certains cours en FALC (Facile à lire et à comprendre), une méthode adaptée aux personnes ayant des difficultés cognitives qui consiste à alléger la quantité d'informations sur une page, elle prépare les manipulations en maths… Rosine atteste que son élève fait d'énormes progrès dans cette « classe ordinaire », aussi bien en termes de comportement et de socialisation que d'acquis scolaires.

L'école de la tolérance

Selon sa maman, la présence de Sarah dans la classe apporte une réelle richesse : « Elle prépare ses camarades à une société plus inclusive, plus ouverte à l'autre dans ses différences ». Sarah travaille à l'école, bien sûr, mais met aussi les autres « au travail », en interpellant leurs capacités de tolérance. « C'est aussi, et beaucoup, grâce au travail et à l'adaptabilité de sa professeure qui est très présente auprès de Sarah et des autres enfants, et un peu plus lorsque l'AVS n'est pas là, poursuit Hélène. Plus l'inclusion sera importante au sein de l'école de la République plus la société intégrera nos enfants porteurs d'un handicap. C'est possible, et Sarah en est la preuve. » En s'épanouissant au milieu de tous, la fillette, comme tant d'autres, peut espérer mener une vie sociale, professionnelle et citoyenne pleine et entière. « Elle devra, certes, apprendre à vivre avec ses limites et son potentiel, et la société aura le devoir de s'adapter à elle également », consent sa maman.

Pour tous les enfants

Généraliser ce type de parcours est l'un des objectifs de l'association Grandir à l'école et en société que préside Nathalie Gerrier. Malgré des progrès, elle observe que certaines écoles sont encore peu enclines à accueillir les enfants porteurs de trisomie 21, imposant sans négociation possible la présence de l'AVS aux familles. Sarah, elle, va à l'école même lorsque son AVS est absente. « J'espère que l'histoire de Sarah leur donnera l'envie et la volonté de changer de regard, conclut Hélène. La loi va dans le sens de l'inclusion des enfants handicapés ; merci aux enseignants et directeurs de l'appliquer avec bienveillance et intelligence. » Et Nathalie Gerrier de conclure : « Les enseignants sont comme un relais qui accueillent et font progresser l'enfant porteur de trisomie 21. Certes, la vitesse d'apprentissage est différente de leurs camarades mais les progrès et le bénéfice de l'école ordinaire se font bien ressentir même dix ans après. A la fin de l'année, l'enseignant passe le relais au professeur suivant comme lors d'une course. C'est dans la durée que l'on voit les progrès et pas seulement sur une année. ».

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"Tous droits de reproduction et de représentation réservés.© Handicap.fr. Cet article a été rédigé par Emmanuelle Dal'Secco, journaliste Handicap.fr"
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