Pour définir le handicap , on va maintenant, en France, utiliser la définition donnée dans la loi de 2005 ( Définition du handicap ) , mais au delà de la caractérisation pour une personne donnée d'un handicap particulier, celui-ci sera considéré comme invisible, si au cours d'une interaction avec un tiers (*), ce dernier n'est pas en mesure de percevoir ou de comprendre ce handicap, et cela même si celui-ci peut, factuellement, limiter leurs interactions.
Cette définition ajoute donc à la notion de "norme" intrinsèque au handicap, celle de la perception par un tiers, sur une période plus ou moins longue ; ce qui rend la plus complexe, en ajoutant une "subjectivité".
Ainsi, un handicap donné peut, par exemple, être invisible dans certains circonstances (une amputation d'un membre inférieur peut être ponctuellement "cachée" et donc "invisible") et directement perceptible dans d'autres, perçu par certains et pas par d'autres.
On a d'ailleurs souvent associé l'invisibilité du handicap à la vue, par définition, alors que cette réalité peut être plus complexe.
Par ailleurs, cette invisibilité est également ambivalente puisqu'elle peut être recherchée par certaines personnes en situation de handicap alors qu'elle peut être un source d'incompréhensions et de difficultés pour d'autres
C'est là toute le paradoxe de ce terme qui permet de redonner une existence à un certain nombre de handicaps, mais qui les maintient dans une subjectivité et des contours imprécis.
Une "même" invisibilité pour de nombreux handicaps
Si on tente de faire la liste des handicaps invisible, on se heurte assez vite à une difficulté supplémentaire : de nombreux types de handicaps peuvent être invisibilisés :
- On peut mentionner certains troubles physiques ou de la motricité lorsqu'ils sont discrets (même s'ils sont handicapants pour la personne concernée) comme les troubles musculosquelettique, fatigues ou douleurs chroniques, mais aussi des troubles de la perception (surdité partielle, daltonisme, troubles visuels),
- Il faut évoquer des troubles liés à des maladies invalidantes (épilepsie, sclérose en plaques, hémophilie, diabète,...)
- Et on peut penser, souvent, à des troubles pyschiques, certains retards mentaux, des TND, des DYS-, etc
Cette pluralité rend la notion d'invisibilité protéïforme et complexe à représenter, alors même que les personnes ayant un handicap invisible constituent la majorité des personnes en situation de handicap (les sites du gouvernement évoquent souvent une proportion de 4 personnes handicapées sur 5).
Un tournesol pour représenter les handicaps invisibles
Depuis quelques années, des structures (notamment aéroportuaires) adoptent petit-à-petit le tournesol pour représenter le handicap invisible et surtout pour que les personnes en situation de handicap puissent se signaler et signaler leurs besoins spécifiques.
Cette initiative a été portée à l'origine par l'aéroport londonien de Gatwick, puis par l'association anglaise "Hidden Disabilities Sunflower"
(*) Il existe un cas particulier, lorsqu'un handicap est invisible pour la personne en situation de handicap. Cette définition peut bien sûr faire echo au mécanisme du déni, correspondre à des situations où le handicap d'une personne est parfaitement intégré et/ou non discriminant, mais elle peut aussi définir un trouble neuropsychologique spécifique l'anosognosie .