Des chiffres de la Direction générale de l'enseignement scolaire (Dgesco) « nous ont été transmis la semaine dernière », a indiqué le député Sébastien Saint-Pasteur, rapporteur de la commission d'enquête sur les défaillances de prises en charge du handicap et de la santé mentale. Ces chiffres font état de « près de 50 000 enfants sans solution d'accompagnement à la rentrée 2025 contre 36 000 en 2024, ce qui dénote une dégradation assez significative », a ajouté l'élu socialiste lors d'une audition, le 28 octobre 2025, à l'Assemblée nationale de la ministre déléguée au Handicap Charlotte Parmentier-Lecocq.
Une définition contestée
Cette dernière a précisé qu'il ne s'agissait pas « exactement d'enfants sans solution ». Il s'agit d'« enfants qui ont une notification » administrative indiquant qu'ils ont besoin d'un Accompagnant d'élèves en situation de handicap (AESH) « mais qui aujourd'hui soit n'ont pas d'AESH, soit pas le nombre d'heures prévues ». « On essaye de pallier cette situation en continuant nos recrutements d'AESH », a-t-elle souligné, insistant sur « la vraie volonté » de l'État « d'apporter des solutions aux enfants en situation de handicap ».
Des moyens en hausse, mais insuffisants
« On a énormément progressé (...), on a recruté depuis 2017 67 % » d'AESH « en plus » en passant de « 53 800 ETP (emplois équivalents temps plein) en 2017 à 140 000 en 2025 », a-t-elle mis en avant, « et nous avons un objectif de plus 2 000 sur 2025 ». Le projet de loi de finances pour 2026 prévoit la création d'un nombre moindre de postes d'AESH (1 200).
Une réalité encore plus alarmante ?
Pour l'Unapei, l'une des principales associations dans le secteur du handicap intellectuel, le chiffre de près de 50 000 élèves sans accompagnement « n'est que la partie émergée de l'iceberg ». « Derrière, il y a des parcours interrompus, des familles fragilisées, des vies empêchées », a réagi sa vice-présidente Sonia Ahéhéhinnou dans un communiqué. « Un mauvais accompagnement ne se traduit pas seulement par une perte de chances éducatives : il accentue la précarisation des familles et finit par coûter encore plus cher à la société ».
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