Son nom porte à lui seul l'esprit de la Capitale et de ses immeubles haussmanniens. Et pourtant, c'est en mer que Joël Paris se sent le mieux. L'homme de 61 ans au regard bleu méditerranéen et aux cheveux d'un blanc immaculé fait partie des quatre skippers en situation de handicap au départ de la Transat café l'or, ex Jacques-Vabre. Les 148 navigateurs ont quitté le port du Havre le 26 octobre 2025 pour relier, dans l'une des plus grandes courses au large, Fort-de-France en Martinique. La particularité de Joël ? Une déficience visuelle importante (2/10 d'un côté, 0 de l'autre) qui l'empêche de conduire mais pas de naviguer ! Handicap.fr l'a rencontré deux jours avant le départ, lors des derniers préparatifs. Une vidéo inédite (ci-contre) à retrouver sur les réseaux sociaux de Handicap.fr et sur Handicap.live.
La voile, un sport inclusif ?
Féru de bateaux depuis l'âge de 7 ans, Joël Paris a donc choisi l'un des sports les plus inclusifs (car collectif et solidaire, permettant des adaptations simples et efficaces) pour assouvir sa passion. Traverser l'Atlantique à bord de son Class40 « À perte de vue », du nom de son association, est l'un de ses plus grands challenges. L'objectif ? Faire chavirer les préjugés en prenant le départ de cette couse mythique et prouver que le handicap ne freine ni la passion ni la performance maritime.
La mer, un espace de liberté
Naviguer est pour Joël Paris un espace d'autonomie incomparable, même avec une déficience visuelle. Il rappelle que la mer, ses obstacles prévisibles et ses règles, peuvent offrir plus de sécurité et de liberté que la vie à terre pour certaines personnes en situation de handicap. « Quand je suis à terre, avec les piétons, ça m'arrive de me taper aux poteaux. Mais en mer, c'est rare qu'un piéton se jette sous vous », ironise le navigateur originaire de Marseille. S'il n'a pas prévu d'adaptations particulières sur son voilier monocoque, Joël Paris peut tout de même compter sur la présence de son binôme, Goulven Marie. « Certes, toutes les équipes de cette course sont en duo mais, moi, dans mon cas de figure, ça peut encore plus m'aider », explique le coéquipier de Goulven Marie.
Classée parmi les événements sportifs préférés en France, la Transat café l'or rassemble ainsi skippers professionnels et amateurs passionnés.
Le mental, son p'tit truc en plus
Dans le creux de la vague, Joël Paris espère compter sur son mental d'acier : « Moi je sais que mon plus, c'est ma capacité à moins lâcher que les autres. » Partis avec la tempête en Normandie, le duo Paris-Marie est attendu sous le soleil des Antilles dans les premières semaines du mois de novembre 2025.
© Clotilde Costil



