Lors du dernier déplacement du Premier Ministre à l'occasion du Comité interministériel du handicap, 90 mesures dans 14 grands domaines ont été annoncées (article en lien ci-dessous) avec, pour objectif, d'amplifier l'effort du gouvernement afin, selon Manuel Valls, de « rendre les transports, les équipements publics, les écoles, les lieux de travail et les informations accessibles à tous », en permettant « la coordination des acteurs dans le social, le sanitaire, l'emploi, le logement et l'éducation ».
À cette occasion, il a fait des déclarations dans la presse en affirmant qu'il fallait « donner à chaque personne la vie digne à laquelle elle aspire ». Un Collectif composé d'associations (entre autres Handignez-vous! et Parents en colère) et de lanceurs d'alerte a décidé de réagir à ses propos par le biais d'une lettre ouverte qui lui a été adressée le 4 décembre. « De par nos actions et les constats sur le terrain, nous demandons aujourd'hui au Premier Ministre de joindre enfin des actes à ses paroles en prenant des décisions fortes, précise ce courrier. Et de mentionner, notamment, les actes de maltraitance dans certains établissements médico-sociaux passés sous silence. Ce collectif réclame une enquête nationale sur ce sujet, de renforcer et mettre en œuvre des contrôles efficaces, avec sanctions de ceux qui ne respecteraient pas les règles.
Ce même collectif a d'ailleurs lancé une pétition de soutien à Céline Boussié (en lien ci-dessous), lanceuse d'alerte de l'Institut médico-éducatif de Moussaron, établissement privé financé par de l'argent public. Salariée de cet institut, elle a dénoncé, en mai 2013, de graves dysfonctionnements dans la prise en charge d'enfants, d'adolescents, d'adultes polyhandicapés. Mise en examen en septembre 2015 suite à deux plaintes pour diffamation déposées par l'équipe de direction de l'établissement, elle est aujourd'hui poursuivie par la justice française et sera jugée à Toulouse le 13 janvier 2017 à 9 heures.
Et la lettre de conclure : « Parce que la dignité des personnes en situation de handicap ne peut plus attendre, à l'aube des 10 ans de la Convention internationale des droits des personnes en situation de handicap, y répondre rendrait honneur à notre pays, celui des Droits de l'Homme, et donnerait enfin sens à son discours. »