Acné, eczéma, psoriasis, vitiligo, taches brunes, naevus géant… La scolarité des enfants atteints d'une maladie de la peau est trop souvent perturbée, à cause d'un manque de connaissances et d'aides, selon une enquête publiée le 27 mars 2018 par la Société française de dermatologie (lien ci-dessous). Cette organisation scientifique avait lancé en 2017 une vaste enquête sur la perception des maladies ou problèmes cutanés qui suscitent beaucoup de préjugés.
Vécues comme un handicap
Selon elle, « 55% des parents déclarent avoir eu des difficultés pour que l'enfant puisse suivre normalement sa scolarité ». « Ces maladies sont vécues comme un handicap. Or quand une famille remplit un dossier pour obtenir de l'aide, il y a des cases handicap moteur, handicap sensoriel et handicap psychique, mais rien sur la peau », a affirmé à l'AFP le chef de projet de l'étude, Charles Taieb, médecin et spécialiste en santé publique. L'enquête, appelée Objectifs peau, repose sur un échantillon de 20 000 Français représentatifs de la population. Parmi les parents, « 60% ont réorganisé leurs horaires » et 71% ont « posé des RTT ou des jours de congés » en raison de la maladie.
2 heures de soin par jour
« Si ce n'est pas considéré comme un handicap, c'est parce qu'il n'y a pas de données. Mais certaines maladies nécessitent deux heures de soins par jour, avec des parents qui deviennent personnels soignants », a poursuivi M. Taieb. D'après lui, « il y a une souffrance, parce qu'il y a altération de la qualité de vie, des arrêts de travail, un repli sur soi ». Un premier volet de l'enquête publié en septembre 2017 montrait que 16 millions de Français, soit un tiers des adultes, souffraient d'une maladie de la peau.
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