Prime de Noël : comment en bénéficier en cas de handicap?

Versée à partir du 16 décembre par la Caf, la prime de Noël concerne 2 millions de foyers. Pour de nombreuses personnes handicapées, notamment les allocataires de l'AAH, elle reste inaccessible. Montants, conditions, exclusions : on fait le point.

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Plusieurs billets de 100 euros enroulés dans un nœud rouge.

Chaque année, la même déception. Les personnes handicapées n'ont toujours pas droit à la prime de Noël, sauf si elles perçoivent le RSA (Revenu de solidarité active). En 2025, malgré l'annonce d'un versement à 2,2 millions de familles, l'Allocation adulte handicapé (AAH) reste une nouvelle fois écartée du dispositif. Une situation qui interroge, alors que le handicap expose souvent à une précarité accrue, notamment en période de fêtes.

Qui peut en bénéficier ?

Créée en 1998, la prime de Noël est versée chaque année par la Caisse d'allocations familiales (Caf) la Mutualité sociale agricole (MSA) et France Travail aux foyers « les plus modestes ». « Conçue pour donner un coup de pouce », cette aide de l'État s'adresse exclusivement aux bénéficiaires de certains minima sociaux : RSA, Allocation de solidarité spécifique (ASS) et Allocation équivalent retraite (AER). Le handicap, en tant que tel, ne constitue donc pas un critère d'éligibilité, laissant de côté de nombreux foyers pourtant en grande difficulté financière

Pourquoi l'AAH est-elle exclue du dispositif ?

Du côté des pouvoirs publics, la justification avancée est connue. L'AAH bénéficie de revalorisations régulières, contrairement à d'autres minima sociaux. Depuis le 1er avril 2025, son montant maximal s'élève à 1 033,32 euros (pour une personne sans autres revenus). À l'inverse, la prime de Noël est destinée à des personnes percevant en moyenne moins de 600 euros mensuels.

Des contestations récurrentes, mais sans évolution

Pour beaucoup de personnes handicapées, cette exclusion est incompréhensible. L'AAH vise pourtant à garantir un minimum de ressources à celles et ceux dont le handicap limite fortement l'accès à l'emploi. Mais tant que son montant reste supérieur au RSA, elle ferme la porte à la prime de Noël. Au fil des années, plusieurs pétitions ont circulé pour demander l'intégration de l'AAH à la prime de Noël. Elles soulignent que, malgré les revalorisations, de nombreux bénéficiaires vivent toujours sous le seuil de pauvreté, notamment en raison des surcoûts liés au handicap.

Prime de Noël 2025 : quels montants ?

Versée en une seule fois et non imposable, la prime de Noël varie selon la composition du foyer. En 2025, les montants annoncés par la Caf (en métropole et DOM, hors Mayotte) sont les suivants :

Pour une personne seule :

  • sans enfant : 152,45 euros
  • avec 1 enfant : 228,68 euros
  • 2 enfants : 274,41 euros
  • 3 enfants : 335,39 euros
  • 4 enfants : 396,37 euros

Pour un couple :

  • sans enfant : 228,68 euros
  • avec 1 enfant : 274,41 euros
  • 2 enfants : 320,15 euros
  • 3 enfants : 381,13 euros
  • 4 enfants : 442,11 euros


Chaque enfant supplémentaire ouvre droit à 60,98 euros de plus pour une personne seule ou en couple.

Aucune démarche à effectuer

Pour les foyers éligibles, aucune démarche n'est nécessaire. « Les bénéficiaires du RSA n'ont pas besoin de contacter leur Caf : l'aide est versée sur leur compte à partir du 16 décembre prochain s'ils perçoivent le RSA en novembre ou décembre », précise l'organisme. Ceux qui le perçoivent pour la première fois en décembre la toucheront courant janvier.

La Caf recommande aussi de vérifier si ses coordonnées bancaires et sa situation familiale sont bien à jour dans l'espace "Mon compte".

Gare aux fake news ! 

Chaque fin d'année, les mêmes rumeurs circulent sur les réseaux sociaux notamment : extension de la prime à l'AAH, montant doublé, aide exceptionnelle pour les personnes handicapées... Ces intox, souvent relayées de bonne foi, nourrissent surtout de faux espoirs, dans un contexte déjà fragile. La Caf rappelle que caf.fr reste « la seule source fiable ».

© Grapix / Canva

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"Tous droits de reproduction et de représentation réservés.© Handicap.fr. Cet article a été rédigé par Cassandre Rogeret, journaliste Handicap.fr"
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