Des proches avaient promis de le présenter à sa future femme mais MacDonald Masambuka, un jeune homme albinos de 22 ans, avait été victime d'un guet-apens. Tué puis démembré. Ses os avaient été ensuite prélevés pour être vendus. Douze personnes au total ont été condamnées dans cette affaire le 27 juin 2022 par le tribunal de Blantyre, au sud du Malawi, selon une décision dont l'AFP a eu copie. Cinq, dont le frère de la victime qui avait monté le piège macabre, l'ont été à la prison à vie, soit la peine maximale.
Pour vendre des parties du corps
Le meurtre "était motivé par le handicap du défunt, à savoir l'albinisme", a déclaré la juge Dorothy NyaKaunda Kamangadu dans sa décision. Le prêtre catholique Thomas Muhosha, qui dirigeait la paroisse à laquelle est rattachée la ville de Machinga, à une centaine de kilomètres à l'est de Blantyre, a violé la "confiance" de la communauté, a fustigé la juge. Il a été reconnu coupable d'avoir voulu vendre des parties du corps. Dans ce pays pauvre d'Afrique australe, les albinos sont cibles d'attaques et de lynchages. Des parties de leur corps sont utilisées dans des rituels de sorcellerie, la croyance voulant que cela apporte fortune et santé.
Le 1er député albinos
Fin 2021, Overstone Kondowe, 42 ans, devenait le premier député atteint d'albinisme élu au Malawi (article en lien ci-dessous). Tous avaient espéré un "pas de géant" vers la protection de leurs droits. M. Kondowe a fondé l'Association des personnes atteintes d'albinisme au Malawi (Apam) en 2016, au plus haut d'une vague d'attaques contre les albinos, parfois aussi soupçonnés d'être des "vampires". Au moins 40 meurtres et 145 agressions ont été signalés au cours de la vague de violences ciblées que connaît le pays depuis 2014.
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