Le jeudi 26 octobre, à 15 heures, ils manifestent devant le siège du SYTRAL (Syndicat mixte des transports pour le Rhône et l'agglomération lyonnaise), à Lyon. Avec pour slogan « Halte aux discriminations ! Pour la satisfaction de nos revendications ! ». « Ils », ce sont les membres du CARPA (Collectif des associations du Rhône) qui reprochent au service de transport adapté Optibus de mettre certains « usagers handicapés en état d'infériorité ». Explications…
Un service de transport adapté
Même si la majorité des transports en commun de l'agglomération lyonnaise est accessible aux personnes handicapées, un service de transport adapté, de porte à porte, vient en complément pour permettre aux usagers les plus handicapés d'effectuer certains déplacements dans des conditions optimales de confort et de sécurité. Ce service organise deux types de transport : des transports réguliers chaque semaine et des transports occasionnels sur réservation. Dans tous les cas, une planification est organisée à l'avance. Ainsi, chaque usager, une fois inscrit, a normalement la garantie d'être transporté au jour et à l'heure convenue. « C'était du moins le cas auparavant ! », s'indigne le Comité pour le droit au travail des handicapés et l'égalité des droits (CDTHED) qui s'est associé à cette action.
Renoncer à la culture ?
En effet, selon cette association, le SYTRAL a récemment modifié le règlement d'Optibus, définissant des priorités d'attribution des transports, reléguant les loisirs tout en bas de l'échelle et créant ainsi des discriminations au sein des usagers, notamment entre ceux qui travaillent et ceux qui ne travaillent pas. Dans ce contexte, Henri Galy, son président, regrette que « beaucoup d'usagers handicapés » soient « ainsi obligés de renoncer à leurs activités culturelles, sportives, associatives… ». Il explique qu'une personne ne peut prendre aucun engagement dans ce domaine si, au dernier moment, elle reçoit un coup de fil lui annonçant que sa réservation de transport est annulée sous prétexte qu'elle n'est pas prioritaire.
Des revendications !
Face à ce nouveau règlement jugé « inacceptable », le comité demande un retrait immédiat des nouvelles dispositions et la suppression de la notion de priorité dans la programmation, pour en finir avec la pénalisation des transports dits « de loisir ». Il s'indigne également des discriminations liées à l'âge et au lieu de résidence, expliquant : « Comment une personne handicapée peut-elle aller à un rendez-vous sur Lyon quand, arrivée à la gare, elle ne peut continuer son déplacement, Optibus refusant de la prendre sous prétexte qu'elle ne réside pas dans l'agglomération lyonnaise ? ». Elle exige par ailleurs la gratuité totale de la procédure d'accès aux services Optibus et la mise en place d'une procédure d'appel gratuite et impartiale en cas de refus. Enfin, plus globalement, elle réclame « des moyens financiers et humains nécessaires pour satisfaire toutes les demandes des usagers handicapés ».
En cas de refus de départ
Un autre point inquiète… « Dans ce règlement déjà tatillon, où l'usager est souvent considéré comme un profiteur en puissance, voire un enfant irresponsable, la pénalité prévue en cas de déplacement inutile lié à l'absence du client ou à son refus de départ bondit de 15 à 30 euros ! » L'association rappelle que beaucoup d'usagers de ce service n'ont pour seules ressources que l'AAH (Allocation adulte handicapé), soit 810 euros par mois, « 200 en dessous du seuil officiel de pauvreté ». Elle réclame donc également la suppression de cette pénalité financière.
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