Du haut de ses 17 ans seulement, Aaron Philip, une jeune Américaine vise les étoiles, qu'elle atteint avec détermination. Les marques s'arrachent cette nouvelle pépite, trans' et handicapée, qui a grandi loin des strass et des paillettes. Les campagnes publicitaires du milieu de la mode se réinventent et prônent une société plus inclusive, loin des dictats.
Un parcours de battante
Son histoire fait son charisme et sa force. Sur les réseaux, sans détour, celle qui est né « il » raconte son enfance, son infirmité motrice cérébrale diagnostiquée très vite après sa naissance. Quadriplégique, Aaron se déplace en fauteuil roulant électrique. Pour avoir accès à de meilleurs soins, il quitte, à l'âge de trois ans, l'archipel antillais qui l'a vu naître avec sa mère. Arrivée à New-York, la famille doit vivre un temps dans un foyer pour sans-abri de Manhattan, avant d'emménager dans le Bronx. Au fil de ce parcours semé d'embûches, ayant choisi la féminité, « elle » se fixe un objectif : devenir mannequin.
Un contrat chez Elite
En novembre 2017, elle tweete : « Honnêtement, si je suis repérée par une agence, c'est fini pour vous tous et, par vous tous, je veux dire LE MONDE. C'est l'heure de la vraie inclusion. Il va falloir vous y mettre. ». Avec plus de 99 000 J'aime, le tweet fait le buzz et attire des marques de prêt-à-porter. En quelques mois, Aaron pose pour les campagnes de H&M et Asos. Et puis, le 1er septembre 2018, son rêve devient réalité en signant un contrat avec l'une des plus célèbres agences de mannequin au monde : Elite. Elle annonce la bonne nouvelle sur les réseaux : « J'ai signé avec l'agence Elite ! Merci beaucoup de m'avoir soutenue dans mon parcours pour rendre le monde de la mode plus inclusif. Cela n'a pas été facile mais on l'a fait ! Je suis tellement excitée et reconnaissante du travail accompli et de pouvoir partager ce nouveau chapitre de ma vie avec vous tous. ».
Ces nouveaux visages de la mode
Le monde de la mode se diversifie et s'ouvre (enfin !) à la différence. Après des campagnes de lingerie inclusive (lien ci-dessous), ce sont les mastodontes de la presse et les enseignes qui mettent le handicap en avant. Le magazine Teen Vogue aux États-Unis a ainsi sorti trois couvertures, en septembre 2018, prônant la diversité des corps. Jillian Mercado, qui souffre de dystrophie musculaire, Mama Cax, amputée et Chelsea Werner, porteuse de trisomie 21, se retrouvent à la une. Ces nouveaux visages de la mode dénoncent la faible représentation des personnes en situation de handicap, comme Mama Cax : « Il y a tellement de personnes ayant un handicap physique qui achètent ces magazines et ne se voient jamais représentées ». Les marques sont heureusement de plus en plus nombreuses à vouloir s'inscrire dans une démarche inclusive ; en 2017, Tommy Hilfiger, mais aussi le géant américain Target ont été des précurseurs dans ce domaine.
© Capture d'écran Instagram aaron philip