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Mariage pour tous : l'AAH, facteur de désunion

Le mariage bientôt pour tous ? Le magazine Faire Face s'est immiscé dans ce débat passionné qui agite la France pour rappeler que, pour les bénéficiaires de l'AAH, l'union sentimentale rime parfois avec précarité !

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Le mariage pour tous sera bientôt une réalité... en tout cas pour certains. Car, à l'heure où un grand débat idéologique s'empare de cette question, d'autres considérations nettement plus terre à terre viennent compromettre l'union de certains citoyens. C'est notamment le cas des bénéficiaires de l'Allocation adulte handicapé (AAH).

Dépendance financière au conjoint

En effet, précise le magazine Faire face, « pour de nombreuses personnes en situation de handicap, le mariage reste une institution inaccessible. Bien sûr, comme tous les citoyens, elles ont légalement le droit de se marier, mais la réglementation les en dissuade. Comme elle les dissuade également de vivre en couple, en union libre ou sous le régime du Pacs, puisqu'elle les oblige alors à devenir financièrement dépendantes de leur partenaire. Les revenus du conjoint, du concubin ou du pacsé sont, en effet, pris en compte pour déterminer le droit à percevoir l'allocation adulte handicapé (AAH). »

A la limite du seuil de pauvreté

Les célibataires peuvent, eux, bénéficier de la solidarité nationale lorsque leur handicap les empêche de travailler. Mais lorsqu'ils décident de vivre en couple, les revenus du conjoint sont pris en compte ; et dès lors qu'ils dépassent 1 553 € nets par mois, le couple ne reçoit plus aucun centime au titre de l'AAH. Lorsqu'il perçoit moins de 1 553 €, une aide complémentaire (AAH différentielle) peut être accordée, mais pour un montant global pour le couple qui ne sera, de toute façon, jamais supérieur à ce seuil. Une telle situation fait porter toute la responsabilité financière sur le seul partenaire en mesure de travailler, condamnant son conjoint handicapé à une totale dépendance à son égard et le couple à une immense précarité. Il convient de rappeler que, en France, le seuil de pauvreté est fixé à 1 446 € par mois pour un couple sans enfants !

Et les personnes homosexuelles handicapées ?
Le magazine Faire-Face précise que « certes, le droit au RSA dépend lui aussi des ressources du conjoint, concubin ou pacsé, mais l'allocataire peut espérer un retour à meilleure fortune. Ce qui n'est pas le cas des femmes et des hommes que leur handicap prive durablement ou définitivement d'accès au marché du travail. » Face à ce constat, depuis de nombreuses années déjà, les associations de personnes handicapées réclament que les ressources du conjoint ne soient plus prises en compte dans le calcul des droits à l'AAH. Pour le moment, cette revendication reste lettre morte. Question de dignité pour les uns, question du budget pour les autres. La morale de l'histoire ne dit pas encore ce qu'en pensent les personnes homosexuelles bénéficiaires de l'AAH... Il leur faudra peut-être bientôt choisir entre l'amour et l'argent !

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