C'est une première au monde ! Des pilotes en situation de handicap vont concourir aux mêmes dates et sur le même circuit que les concurrents valides du HJC Helmets Grand Prix de France. La notoriété de cet évènement majeur dans le calendrier du Championnat du Monde MotoGP (4ème en termes d'affluence) va permettre de mettre en lumière des talents méconnus du grand public. Rendez-vous sur la prestigieuse piste du Mans les 19 et 20 mai 2017.
Un pilote obstiné
Cet évènement a pu voir le jour grâce à l'obstination de Stéphane Paulus. En 2003, à 21 ans, il est victime d'un accident de moto. Paraplégie ! Sept ans plus tard, il décide pourtant de se remettre en selle sur circuit et s'engage sur des compétitions aux côtés des valides. Mais, fin 2012, sa licence lui est retirée pour des raisons de sécurité. Il décide alors de créer sa propre association, seule façon pour lui de donner libre court à sa passion ; en juin 2014, Handi Free Riders voit le jour. Mais le jeune pilote n'a qu'une idée en tête : reprendre le chemin des circuits et de la compétition.
Le seul concurrent handicapé
En janvier 2015, il obtient une dérogation de la Fédération française de motocyclisme pour participer à une première course handisport en Italie. Il termine à la première place dans la catégorie paraplégiques et se hisse à la 4ème sur 26 pilotes au classement général. Quelques mois plus tard, en octobre, il est le seul concurrent handicapé parmi les 44 participants à se présenter sur la ligne de départ d'une épreuve d'endurance. En 2016, Stéphane encourage alors la FFM à lancer les deux premières épreuves handisport en France et crée la Coupe de France Handisport un an plus tard.
Une idée pas si folle !
Depuis 2012, Claude Michy, promoteur du Grand Prix de France, fait appel à lui pour des démonstrations acrobatiques. Le pilote a alors une idée, pas si folle : pourquoi pas une épreuve handi sur le Grand Prix de France, compétition mythique ? Son rêve se réalise. « La prestation de Stéphane lors du show mécanique était déjà une première et démontrait une réelle capacité de dépassement du handicap, explique Claude Michy. J'ai tout de suite été séduit par le projet quand il est venu m'en parler. Les épreuves réservées aux pilotes en situation de handicap méritent d'être accueillies au sein d'événements d'envergure mondiale tels que le
Grand Prix de France. Je suis très fier et heureux de pouvoir organiser cette course qui donnera, je l'espère, des idées à d'autres…».
Dérogation : départ lancé !
30 handi pilotes issus de 9 nations seront donc au départ du Grand Prix de France MotoGP 2017. Ils devront boucler 8 tours de pistes, contre 26 pour les concurrents valides. Seule entorse au règlement : l'autorisation, en l'absence de maintien sur les jambes, de faire un départ lancé. Un team de haute volée bien décidé à prouver que le handicap n'exclut pas la performance ! Pour preuve, celle d'un pilote amputé d'une jambe et d'un bras qui sera, lui aussi, sur la ligne de départ. Leur devise : « Never give up » (Ne jamais abandonner).
Photo de famille
Avant la course, un autre RV à ne pas manquer. Le 18 mai, 5 pilotes « valides » se retrouvent pour prendre part à un échange passionnant ; ils expliqueront notamment de quelle manière leur moto a été adaptée aux particularités de leur handicap, ce qui les a poussé à relever ce défi, ce qui a consolidé leur passion pour la moto… Les pilotes se lanceront ensuite sur la piste. A ne pas manquer : la photo de famille des 32 pilotes handisport engagés. Du jamais vu !