Etude : 1 enfant sur 2 "voit" un ophtalmologue trop tard

Alors que la prévalence des problèmes de vue ne cesse de croître, 1/4 des jeunes enfants n'ont jamais consulté d'ophtalmologue. Pourtant, plus le dépistage est précoce, plus les chances d'amélioration sont grandes. 2 explications à ce paradoxe...

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Un enfant sur deux consulte un ophtalmologue trop tardivement. Les données internationales* démontrent l'efficacité du dépistage et de la prise en charge précoce des affections oculaires dès l'âge de 2 ou 3 ans. Pourtant, en France, 24 % de ceux âgés de 3 à 10 ans n'ont jamais consulté de spécialiste. En moyenne, les troubles visuels chez les jeunes de cette tranche d'âge sont diagnostiqués à 4,5 ans, soit près d'un an après la première consultation. Pourtant, plus le dépistage est précoce, plus les chances d'amélioration sont grandes. Selon l'observatoire de la vue 2019, réalisé par Ipsos pour le compte de Krys Group, spécialiste de l'optique, deux raisons majeures peuvent expliquer ce paradoxe.

Délais trop longs

Si la majorité des parents se disent « largement satisfaits » du parcours de soins relatifs à la santé oculaire de leurs enfants, les délais constituent un véritable point de « crispation ». En moyenne, ils ont dû contacter 2,4 professionnels avant d'obtenir un rendez-vous... 4,5 mois plus tard et à 23,3 km de leur domicile ! En zone rurale, il faut parfois parcourir 36 kilomètres et attendre 6,1 mois en moyenne. Pourquoi ? Par manque de disponibilités principalement mais aussi face au refus de prendre de nouveaux patients et de suivre les « trop jeunes enfants ». Résultat, pour plus de 6 parents sur 10, il apparaît « compliqué » d'obtenir un rendez-vous chez un ophtalmologiste pour leur enfant, et 57 % d'entre eux jugent ces délais inacceptables. Pour pallier ces difficultés et viser une meilleure prise en charge, 7 parents sur 10 seraient prêts à consulter un professionnel à distance (opticien ou orthoptiste), dans un délai inférieur à 10 jours, ou via un système de télémédecine.

Déficit d'information

Les parents déplorent également « un déficit d'information ». En effet, près de 70 % d'entre eux s'estiment encore « très majoritairement mal informés » sur la myopie et ses conséquences. « Pour autant, le niveau d'information s'améliore, probablement aidé par les récentes campagnes de sensibilisation et les initiatives des différents acteurs privés », explique l'observatoire de la vue 2019. En ce qui concerne l'âge du premier contrôle de la vue, ils sont « sensiblement plus nombreux » à se dire au fait des recommandations mais encore près de 60 % ne connaissent pas l'âge minimal conseillé pour réaliser un examen oculaire. En 2018, l'âge moyen de la première consultation est de 3,6 ans, contre 4,2 en 2017. Une « amélioration encourageante », selon le rapport.

Recommandations pratiques

Selon Patrice Camacho, secrétaire général en charge de la santé chez Krys Group, « il est de la responsabilité de chaque acteur de la santé visuelle de s'engager pleinement afin de faciliter la prise en charge des enfants. Cela passe par la mise en place de mesures concrètes qui permettront de désengorger les cabinets des ophtalmologistes mais aussi par la sensibilisation des parents sur les bonnes pratiques à adopter en matière de santé visuelle ». Quelques repères chronologiques pour commencer... Avant 9 mois, il est nécessaire de consulter un spécialiste de la vue en cas de retard de développement ou anomalie dans la pupille de l'enfant. A 9 mois, il est conseillé de pratiquer un bilan visuel chez un spécialiste. Autour de 3 ans, à l'entrée à la maternelle, un examen permet de dépister les éventuels problèmes. Vers 5-6 ans, à l'entrée au cours préparatoire, l'école réalise un bilan visuel.

* Inserm, Rapport d'expertise collective 2009 Santé de l'enfant : Propositions pour un meilleur suivi

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"Tous droits de reproduction et de représentation réservés.© Handicap.fr. Cet article a été rédigé par Cassandre Rogeret, journaliste Handicap.fr"
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