Le nouveau ministre du Travail et des Solidarités Jean-Pierre Farandou a fait son mea culpa dans la nuit du 14 au 15 octobre 2025 après avoir maladroitement justifié la suspension de la réforme des retraites en assurant que le gouvernement ne restait « pas sourd, pas autiste » face au mécontentement populaire.
Une interview télévisée tonitruante
« En utilisant le terme d'autiste, mes propos ont blessé et ce n'était pas mon intention. J'en suis sincèrement désolé et je présente mes excuses », a-t-il écrit sur le réseau X. Mardi soir, lors de sa première interview télévisée dans le JT de 20h de France 2, l'ex-patron de la SNCF avait jugé la réforme des retraites « nécessaire ». Mais « le Premier ministre l'a dit, on n'est pas sourds, on n'est pas autistes, on voit bien qu'elle passe mal cette réforme, il y a des réactions, des inquiétudes, des mécontentements qui s'expriment », avait-il dit plus précisément.
Vives réactions des élus et associations
Cette sortie avait fait réagir sur les réseaux sociaux des élus de gauche et associations de défense des personnes handicapées. « Être autiste n'est pas une incapacité à comprendre les choses. C'est une particularité neurodéveloppementale, pas un défaut d'intelligence ou d'empathie », a souligné sur X la députée écologiste Marie-Charlotte Garin. « Ces mots blessent, stigmatisent, perpétuent des clichés, et participent à l'exclusion des personnes autistes, c'est du validisme », a-t-elle protesté.
« L'autisme n'est ni un défaut, ni une insulte »
« L'autisme n'est ni un défaut ni une insulte. Les mots comptent, surtout quand ils viennent d'un ministre des Solidarités », a fustigé le député Génération.s de Dordogne Sébastien Peytavie, en fauteuil roulant. « Ce serait bien effectivement que le ministre des Solidarités évite d'utiliser le terme 'autiste' à tort et à travers ! », a aussi critiqué le Collectif handicaps, qui rassemble une cinquantaine d'associations.
Une faute révélatrice d'un manque de culture du handicap
« Dire 'on n'est pas sourds, on n'est pas autistes' n'est pas une maladresse : c'est une faute. Utiliser le handicap pour schématiser l'incompréhension ou la fermeture, c'est méprisant (…) Ces mots révèlent un immense manque de culture du handicap au sommet de l'État et, plus largement, dans notre société », a déploré sur X Florian Deygas, représentant d'APF France handicap dans les Landes.
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