« Alors comme ça, on se plaint des billets pour les JO ? Trop chers, trop rares, trop compliqués à obtenir ? Stop aux jérémiades ! », incite Michaël Jérémiasz, ancien champion paralympique de tennis fauteuil et conférencier. « Spoiler alert : il reste des places pour les Jeux paralympiques. Pas de tirage au sort, pas de casse-tête financier. Vous n'avez aucune excuse pour rater ça », écrit-il sur son compte LinkedIn. Au total, 500 000 tickets ont été proposés à 15 euros pour favoriser l'accès au plus grand nombre. Retrouvez plus d'info sur la billetterie dans l'article : Paralympiques 2024 : la billetterie ouvre le 9 octobre 2023.
Du « haut niveau avec un supplément d'âme »
Incitant à envoyer valser les préjugés, Michaël Jérémiasz poursuit : « Pourquoi on regarde du sport ? Pour l'intensité, pour vibrer, pour ces athlètes qui nous font vivre des montagnes russes émotionnelles. Vous cherchez des personnalités hors norme, des champions à adorer ou à détester ? Les Jeux Paralympiques, c'est tout ça, mais en plus fort (...) c'est du sport de haut niveau, avec un supplément d'âme ».
Inspirer les personnes handicapées
« On veut changer le regard sur le handicap et stimuler un maximum de personnes en situation de handicap en leur disant : c'est possible », explique, de son côté, à l'AFP Sandrine Martinet, para judoka et porte-drapeau de la délégation française à Tokyo 2020. « Ça a changé nos vies et on a envie que notre parcours soit inspirant, donne envie à des personnes » de se mettre au sport, affirme la championne paralympique de Rio en 2016, en catégorie B2 (malvoyante).
« Aussi méritants que les valides »
Les Jeux paralympiques, les premiers organisés en France, débuteront le 28 août et s'achèveront le 8 septembre 2024. « Ces Jeux doivent servir d'accélérateur pour permettre de parler du para sport », selon Helios Latchoumanaya, lui aussi para judoka. Un constat partagé par Dimitri Jozwicki, quatrième à Tokyo du 100 m T38 (déficience d'origine cérébrale). « On veut aussi montrer que ceux qui font du haut niveau, c'est du haut niveau. On n'est pas moins méritants que des athlètes valides, on est des athlètes avant tout », assure-t-il avant d'ajouter : « Gagner une médaille aux Jeux para, c'est tout aussi difficile que de gagner une médaille aux Jeux olympiques ».
Un tremplin pour l'accessibilité ?
Mais, pour le sprinteur de Lille, ces Jeux doivent permettre d'aller plus loin et bénéficier à toutes les personnes en situation de handicap. « On tape beaucoup sur Paris en disant que ça ne sera pas adapté mais je ne vois pas qui pouvait s'attendre à ce que tous les métros le soient pour Paris 2024. Par contre si ça permet de se rendre compte que ça ne l'est pas, et qu'après on met en place les démarches pour réparer ça, Paris 2024 aura servi à quelque chose », estime Dimitri Jozwicki. « Il faut que ce soit le tremplin de quelque chose, pas un soufflet », ajoute ce para athlète de 27 ans.
Sensibiliser le grand public
Sandrine Martinet espère beaucoup de la sensibilisation du grand public, notamment en permettant aux spectateurs de venir s'essayer aux disciplines paralympiques. « Mettre les gens dans notre situation, c'est ce qui marche le mieux. Les Jeux ont un intérêt supplémentaire, c'est important de transformer l'essai pour que ce soit le début d'un projet », conclut la para judoka.
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