"J'aimerais qu'on arrête de considérer le nanisme comme une source de divertissement, être de petite taille ce n'est pas drôle", souligne auprès de l'AFP Violette Viannay, présidente de l'Association des personnes de petite taille (APPT), à l'occasion de la Journée mondiale du nanisme, le 25 octobre 2024. "Il n'y a pas de quoi rire parce que derrière c'est plus de 500 maladies rares qui ont un retentissement lourd sur le quotidien des personnes", ajoute-t-elle.
9 personnes sur 10 cibles de discriminations
Quelque 10 000 personnes sont concernées par le nanisme en France. Selon une enquête réalisée en 2022, plus de 9 sur 10 d'entre elles déclaraient avoir déjà été victimes de discrimination ou violences au cours de leur vie (Enquête personnes de petite taille: trop de discriminations!). 71 % des sondés faisaient état de moqueries et 40 % de photos prises à la volée, sans leur consentement.
Mauvaise représentation dans l'espace public
"Derrière ces photos volées, c'est toute la question de la mauvaise représentation des personnes de petite taille qui perdure dans l'espace public", estime Violette Viannay. "Quand vous voyez que sur Internet vous pouvez taper 'location de nain' pour un événement quelconque, quand vous voyez qu'il y a des combats de nains annoncés dans une boîte de nuit à Toulouse, comment voulez-vous ensuite que ces personnes en situation de handicap soient correctement représentées ?" (Un combat de "nains" dans une discothèque fait scandale).
Améliorer la prise en charge médicale et financière
L'APPT, qui a rencontré le 25 octobre la nouvelle ministre déléguée au Handicap, Charlotte Parmentier-Lecocq, réclame plus largement une amélioration de la prise en charge médicale. Elle appelle également à une harmonisation des critères d'attribution des aides financières afin de mettre un terme aux "disparités abyssales" entre départements concernant la reconnaissance du nanisme comme handicap.
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