Chaque matin, Eric Mongrenier fait rugir sa moto, pas pour frimer mais parce qu'il aime le vrombissement du moteur. Ce passionné achète son premier « gros cube » à l'âge de 18 ans puis fait ses premiers tours de piste. Son credo : jamais sans sa moto… Au point de décider de vivre de sa passion en devenant garde républicain à l'escadron motocycliste de l'escorte présidentielle. Pour Eric, tout roule ! Mais, en 2013, alors âgé de 40 ans, un accident de la route le prive de l'usage de ses jambes et de son emploi. Un coup dur pour le pilote, réformé pour invalidité. Si cet évènement a, certes, bouleversé sa vie, son amour pour la moto reste intact. Il remonte rapidement en selle et se lance dans la compétition. Un cap qu'il n'avait jamais osé franchir en étant « valide ».
Vice-champion de France
Pour pouvoir briller sur les circuits, Eric s'offre une Suzuki GSXR 1000 R de 2017. Un monstre de puissance qu'il a adapté à son handicap. En 2018, il s'engage dans la PMR Cup, un championnat qui regroupe des pilotes avec un handicap moteur, à majorité paraplégiques et amputés. Comme lui, des participants de différentes nationalités tentent de dompter les pistes françaises et italiennes, en quête de sensations fortes. A l'issue de la course, pas de podium pour Eric mais sa motivation n'est en rien ébranlée. La même année, il décroche la deuxième place aux championnats de France catégorie 1000 cc. En 2019, pas question d'être second, alors il s'entraîne d'arrache-pied avec un seul objectif : « Rattraper le niveau du champion de France ». C'est décidé, il se « battra jusqu'au bout pour remporter la victoire ».
En route pour la victoire
Pour y arriver, ce compétiteur devra participer à toutes les épreuves du championnat de France. Ales (Gard) en avril, Ledenon (Gard) en juillet, Carole (Seine-Saint-Denis) en octobre… Il prendra également le départ du Grand Prix du Mans (Sarthe), en mai, et de la World superbike à Misano (Italie), en juin, pour enfin atteindre sa destination finale : le circuit de Nevers Magny-Cours (Nièvre), les 28 et 29 septembre 2019. Et il ne s'arrête pas là ! En parallèle, il s'est mis au ski et à la pelote basque et fait des compétitions de tennis de table. A 46 ans, Eric souhaite transmettre un message d'espoir à toutes les personnes qui, comme lui, ont été victimes d'un accident de la vie. « La vie est belle et ne s'arrête pas avec un handicap ; elle change, c'est tout ! »