Dans une étude publiée le 21 octobre 2016 (en lien ci-dessous) pour la première fois sur ce thème, l'agence chargée des statistiques au ministère de l'Education nationale (Depp) analyse les parcours scolaires à l'école primaire d'élèves en situation de handicap, en suivant ces enfants, nés en 2005, depuis la maternelle jusqu'en CM2.
Orientés vers le milieu spécialisé
La quasi-totalité des enfants en situation de handicap ont fréquenté l'école maternelle mais un sur dix n'était pas encore scolarisé à trois ans et deux sur cent à quatre ans. À six ans, six élèves sur dix sont en CP, un sur quatre est encore en maternelle, sept sur cent sont en CLIS et sept sur cent en établissement médico-social, soit 85% encore en classe ordinaire. A dix ans, un tiers des enfants en situation de handicap entrés « à l'heure » au CP atteint le CM2 « à l'heure », environ un quart atteint le CM1 avec un an de retard. Si plus de huit sur dix de ces enfants étaient en classe ordinaire à six ans, moins d'un sur deux s'y trouve encore à dix ans, les autres ayant intégré une structure spécialisée, principalement des Clis (classe pour l'inclusion scolaire), mais aussi des établissements médico-sociaux (EMS).
Ça dépend des troubles
Les auteurs de l'étude soulignent l'influence de la nature du trouble dans le parcours scolaire de l'élève en situation de handicap. À 6 ans comme à 10 ans, les élèves présentant un trouble visuel, moteur ou viscéral (cardiaque, respiratoire ou cancéreux) sont les plus nombreux à intégrer des classes ordinaires. À l'inverse, les enfants atteints de troubles psychiques, intellectuels ou cognitifs sont plus souvent orientés vers des structures spécialisées. Enfin, l'étude révèle l'impact de l'origine sociale de l'élève en situation de handicap dans son parcours scolaire. Cet impact s'amplifie avec les années. Ainsi, 61% des élèves handicapés de 6 ans d'origine très défavorisée sont scolarisés en classe de CP, contre 65% lorsqu'ils sont issus de milieux très favorisés (écart de 4 points). À 10 ans, 15% des élèves handicapés issus de milieux très défavorisés sont scolarisés en CM2, contre 39% de ceux d'origine favorisée (écart de 24 points).