Si je vous dis « trophée et cinéma », vous me répondez… César ? Oscar ? Eh bien non… Marius ! Le jury de cette 2e édition, composé de 100 personnes tout rond, dont 91 avec une déficience visuelle et 9 « voyants », récompensera la meilleure audiodescription de l'année, le 19 février 2019, à 18h, au CNC (Centre national du cinéma), à Paris. En lice : sept films nommés par l'académie des César. Avec ce nouveau prix, la CFPSAA (Confédération française pour la promotion sociale des aveugles et amblyopes) souhaite s'inscrire dans le temps pour ouvrir les yeux du grand public sur la nécessité d'une culture accessible à tous.
Les critères d'attribution
Le Marius juge la qualité de la transcription audio ; il sera décerné au film dont l'écoute aura permis aux personnes mal et non-voyantes de mieux comprendre les scénarios et d'en apprécier le contenu. Il n'est pas nécessaire d'avoir des compétences ou connaissances cinématographiques. Pour faire son choix, le jury va analyser plusieurs éléments : les infos écrites à l'écran (générique, noms, années…), la voix (l'intonation et la neutralité), la rédaction (qui doit être simple et concise) mais aussi la cohérence de la description. En 2018, l'audiodescription du film Petit Paysan faite par Morgan Renault avait remporté les suffrages du jury.
Les origines de l'audiodescription
Apparue aux États-Unis en 1975, la transcription audio est une technique qui consiste à insérer un descriptif sonore dans le but d'améliorer la compréhension d'une personne déficiente visuelle. Plus concrètement, les commentaires viennent s'intercaler entre les dialogues et livrent des informations essentielles qui ne peuvent être perçues par l'ouïe. Selon le contexte, l'audiodescription précise des éléments matériels tels que les décors, les paysages, les costumes, les indications écrites (générique, lecture du sous-titrage…) mais également les mouvements et les actions. Elle doit permettre au spectateur de percevoir les subtilités et de ressentir les émotions.