Des colonnes à bulle, des surfaces texturées, des rideaux opaques qui atténuent la lumière… Ce cocon au milieu de l'agitation des voyageurs pressés ressemblerait presque à une salle Snoezelen, ces espaces multisensoriels inventés il y a une cinquantaine d'années, que l'on retrouve souvent dans les établissements médico-sociaux. Sauf que nous sommes au beau milieu d'une gare, plus précisément de l'Est, à Paris.
Dans le cadre de la charte autisme
Au printemps 2025, la SNCF, en accord avec la charte autisme, a installé un « espace calme » au sein de l'accueil « assistance voyageurs handicapées ». Objectif ? Apaiser les voyageurs avec déficience cognitive ou troubles autistiques, mais pas que ! « Des personnes souffrant de migraines peuvent également bénéficier de ce coin de répit, sans justificatif de handicap particulier, admet Elodie Andriot, experte accessibilité à la SNCF. Seul un titre de transport est nécessaire pour y accéder ».
Travail collaboratif avec les associations
Pour recréer cette bulle de sérénité, la SNCF s'est entourée d'associations dans le champ du handicap, notamment Les papillons blancs et l'Unapei. Des aménagements simples tels qu'un fauteuil cocon, une colonne à bulles et un tableau sensoriel offrent un havre apaisant. Le lieu propose également une climatisation, « nécessaire pour les personnes avec trouble autistique qui prennent des antipsychotiques responsables de bouffées de chaleur ». Installée depuis plusieurs mois, cet espace fait l'objet de « retours très positifs » de la part d'associations d'usagers et familles, selon Elodie Andriot.
Une cinquantaine de visiteurs depuis mai 2025
Une cinquantaine de visiteurs a déjà bénéficié de ce modèle, avant ou après un voyage depuis cette gare parisienne. Pour l'heure, cette expérimentation doit s'achever après les vacances de la Toussaint 2025 même si la SNCF espère généraliser le dispositif à d'autres gares et villes en France. « La question principale reste l'espace disponible. Dans chaque gare, nous faisons la chasse aux mètres carrés », admet Elodie Andriot. « L'idée, c'est que cet espace devienne un standard de l'accessibilité dans les gares, assurant systématiquement un départ en vacances nettement plus serein pour tous », conclut-elle.
©Clotilde Costil