« Yes he can !*» Le slogan de son équipe, « Je peux 2020 », se voulait déterminé, ambitieux et visiblement prémonitoire. Axel Allétru l'a fait… Dix ans après l'accident de motocross qui l'a privé de l'usage de ses jambes, le jeune homme de 29 ans ne s'est pas contenté de terminer le Paris-Dakar, il a réalisé une performance qui force le respect. A l'issue de 12 jours de compétition intensive en Arabie Saoudite, il termine premier de sa catégorie (T3S, limité à 120 km/h) et septième au classement général de la catégorie des SSV. Son message : « Derrière l'impossible se cache toujours un possible... Un 'invalide' peut non seulement rouler avec les 'valides' mais aussi les vaincre ! »
Un athlète polyvalent
Harassé par les conditions difficiles du mythique rallye-raid -températures extrêmes, faim, manque de sommeil, bruit, pression- Axel ne boude pas pour autant son plaisir d'avoir remporté ce nouveau défi. Après avoir été champion de motocross, de natation handisport, conférencier, coach professionnel et récemment « Youtubeur », le voilà roi du buggy ! « En partant, je ne pensais jamais réaliser ça, confie-t-il dans 20 minutes. J'ai fait 8 000 km en crevant deux fois seulement et en ne cassant rien, en montrant de l'intelligence et de la maturité. Je pensais que j'étais un bon pilote mais je n'avais pas eu l'occasion de le prouver aux autres. » La renommée, la gloire ? Très peu pour lui, il préfère de loin inspirer. « Je m'en fous d'être une star mais si mon histoire donne envie à une seule personne de se battre, d'y croire, ça me va », poursuit-il, avant de conclure : « Nous sommes tous capables de nous dépasser ! ».
Un dépassement de soi et un parcours qui fait écho à celui de l'athlète quadri-amputé Philippe Croizon, qui franchissait la ligne d'arrivée du Dakar à la 48e place (sur 105), trois ans jour pour jour avant Axel, ouvrant la voie à de jeunes sportifs « hanbitieux »... Il a d'ailleurs twitté : « Bravo Axel, bienvenue au club ! ».
* Oui, il peut !