46 000 élèves avec autisme ont fait leur rentrée dans une « école ordinaire » en septembre 2023. C'est près de deux fois plus qu'en 2013 (23 545). Pour favoriser leur inclusion scolaire, la stratégie nationale autisme favorise, depuis 2018, le développement de plusieurs formes de scolarisation afin de répondre aux besoins de chacun. Présentation...
AESH et classe Ulis
« Ce qui est privilégié, c'est une scolarisation dans une classe ordinaire », avec des enfants « valides », explique la délégation interministérielle à l'autisme (DIA). L'élève peut alors être épaulé par un accompagnant d'élèves en situation de handicap (AESH) ou d'autres professionnels comme un éducateur, un psychologue, un psychomotricien ou encore un orthophoniste. Dans certains cas, l'enfant est scolarisé dans sa classe de référence et bénéficie, en complément, d'un soutien spécialisé via une Unité localisée pour l'inclusion scolaire (Ulis) qui se trouve au sein de l'école.
Dispositif d'autorégulation
Le dispositif d'autorégulation (DAR) est une nouvelle forme de scolarité inclusive. Les enfants sont dans une classe « ordinaire » mais bénéficient d'un enseignement « d'autorégulation ». Cette pratique vise à mieux maîtriser ses pensées, ses émotions et ses comportements et à favoriser l'autonomie. Au sein de l'école, une équipe de professionnels est présente pour les accompagner de manière individualisée dans les apprentissages et permettre à toute l'équipe pédagogique d'intégrer la démarche d'autorégulation dans sa pratique.
Unités d'enseignement autisme
Les élèves avec des troubles du spectre de l'autisme peuvent également intégrer des classes spécifiques au sein d'une école ordinaire appelées Unités d'enseignement maternelle autisme (UEMA) ou Unités d'enseignement élémentaire (UEEA). La classe est animée par une équipe spécialement formée à ce trouble neurodéveloppemental (TND). Des temps d'inclusion en classe ordinaire sont également proposés.
Institut médico-éducatif
Quatrième solution ? Intégrer un Institut médico-éducatif (IME). « Cette orientation concerne les enfants qui, pour l'instant, ne peuvent pas s'inscrire dans le rythme d'une journée de classe en milieu ordinaire », explique la DIA. L'établissement médicosocial qui les accueille est chargé d'organiser des activités scolaires dans une unité d'enseignement avec un petit groupe d'élèves, en complément des activités éducatives ou thérapeutiques.
110 classes supplémentaires en 2023
En septembre 2023, 37 UEMA, 44 UEEA et 29 DAR, soit 110 dispositifs au total, ont été déployés partout en France pour renforcer l'accompagnement des enfants avec autisme ou autres TND. C'est l'une des mesures de la stratégie autisme 2023-2027, qui a également décidé de déployer 25 professeurs ressources TND. Leur mission ? Conseiller les enseignants accueillant ces élèves, qui manque bien souvent de formation face au handicap.
Pas d'orientation définitive
« Aucune orientation n'est définitive », tient à rappeler la délégation interministérielle. « Pendant sa scolarité, un élève pourra passer d'une forme à l'autre de classes et d'accompagnement. Ce sont ses besoins et son évolution qui doivent dicter son parcours. Parcours et orientation doivent se mettre en œuvre avec l'accord de la famille dans le cadre d'une coopération étroite et permanente avec l'école », poursuit-elle, incitant à contacter le rectorat, vice-rectorat ou les services départementaux de l'Education nationale pour obtenir de plus amples informations.
Encore trop d'élèves sans solution adaptée
Ces mesures, encourageantes, sont loin d'être suffisantes, estiment les associations (Lire : De nouveaux dispositifs pour les élèves TND... insuffisants?). « Malgré six condamnations de la France devant le Conseil de l'Europe, seulement 20 % des enfants autistes disposent d'une solution, regroupant scolarisation classique et enseignement spécialisé », déplore André Masin, président d'AFG autisme.
Retrouvez son interview complète ici : Rentrée 2023 : 80 % d'élèves autistes sans solution adaptée.