A quelques semaines de la rentrée, le 16 août 2021, le ministère de l'Enseignement supérieur rend sa copie dans son « Guide de la rentrée étudiante 2021-2022 » (en lien ci-dessous). En 38 pages, il passe en revue toutes les mesures et dispositifs d'aide et d'accompagnement, pour certains mis en place de manière exceptionnelle afin de faire face à la crise sanitaire : bourses, tarifs des repas, logement, service civique, job étudiant, vaccination… Qu'en est-il pour les étudiants en situation de handicap et comment leur permettre d'accéder davantage aux études supérieures ?
Un accompagnement spécifique
7,5 millions d'euros sont dédiés chaque année à des mesures spécifiques. Toutes les universités sont aujourd'hui dotées d'une mission « handicap » tandis que les écoles disposent de référents handicap. Les étudiants concernés peuvent bénéficier d'un plan d'accompagnement personnalisé pour le suivi des études et d'aménagement des modalités de passation des examens.
Ils peuvent trouver sur etudiant.gouv.fr/handicap :
• Les contacts des référents handicap pour chaque établissement référencé.
• Les mesures d'accessibilité prévues dans chacun d'eux : aides à la prise de notes, aménagements de l'emploi du temps et des examens, etc.
• Les Crous accompagnent également les étudiants en situation de handicap, notamment en prenant en compte leurs besoins spécifiques en résidence universitaire. Un logement adapté peut être proposé ainsi qu'une aide aux tâches quotidiennes. Les Crous travaillent à rendre accessible la totalité de leurs logements.
Quelles nouveautés handicap à la rentrée 2021-2022 ?
• Droit au réexamen des candidats en situation de handicap ou présentant un problème de santé titulaires d'une licence pour l'entrée en master. Le décret du 11 juin 2021 permet, lorsque toutes les demandes d'admission en première année de master ont été rejetées, de saisir le recteur d'académie. Si ce dernier juge la demande fondée, il doit alors soumettre au moins trois autres propositions dans des formations qui prennent en compte les besoins spécifiques d'accompagnement et de compensation, le transport, l'accessibilité du lieu de formation. L'étudiant dispose alors d'un délai de huit jours pour donner son accord. Dans ce sens, la fiche de liaison Parcoursup a également été améliorée en 2021 puisqu'elle prévoit les demandes d'aménagement et de réexamen pour ces étudiants.
• 30 contrats doctoraux réservés aux étudiants en situation de handicap, au lieu de 25 précédemment. La campagne « doctorat handicap » propose un financement de contrats pour des étudiants présentant un projet de thèse et reconnus bénéficiaires de l'obligation d'emploi. Les sélectionnés disposent alors d'un contrat d'une durée de 3 ans (36 mois), conditionné chaque année par la réinscription en formation doctorale.
• Portabilité des aménagements afin de simplifier les démarches des candidats. Il s'agit de la possibilité de transférer les aménagements d'examen obtenus au baccalauréat pour les concours d'accès en premier cycle et en second cycle d'études supérieures ou ceux obtenus en première année tout au long d'une formation conduisant à un diplôme ou un titre (licence ou master par exemple). Ces aménagements peuvent concerner : un temps supplémentaire lors des épreuves, la présence d'un assistant, un dispositif de communication adapté, la mise à disposition d'un équipement adapté ou l'utilisation, par le candidat, de ses outils personnels.
Une plus grande mobilité internationale
Dans un autre domaine, celui de la mobilité internationale des étudiants handicapés, les obstacles s'avèrent nombreux : le manque de continuité d'accès aux soins, aux traitements et à l'accompagnement, les difficultés liées aux transports aériens ou locaux, aux équipements et traitements médicaux, à la vie sociale et culturelle... Sans compter les multiples barrières administratives et financières. Dans un rapport rendu début juillet 2021, la Conférence des grandes écoles (CGE) formule 79 propositions pour les balayer (article en lien ci-dessous).
Un comité de suivi de l'université inclusive
Rappelons que les étudiants en situation de handicap représentent un peu moins de 2 % des étudiants dans les établissements sous la tutelle du ministère de l'Enseignement supérieur et membres de la CGE ! Même si ce nombre est en évolution depuis 2005, le bilan reste mitigé. En mai 2021, le gouvernement a lancé la première séance du Comité national de suivi de l'université inclusive, qui réunit les ministères concernés, les établissements d'enseignement supérieur ainsi que les associations. Objectif ? Impulser et suivre l'évolution de l'accessibilité universelle et développer la continuité entre enseignement scolaire et supérieur.
Les autres mesures pour tous ?
Voici par ailleurs les principales mesures de droit commun, pour tous les étudiants, dévoilées dans ce guide de la rentrée.
• Pour la deuxième année consécutive, les droits d'inscription sont gelés. Ils s'élèvent à 170 euros pour la licence, 243 euros pour le master et 380 euros pour le doctorat.
• Pour la troisième année consécutive, les bourses sur critères sociaux seront revalorisées en 2021 de 1 %, « maintenant cette augmentation au-dessus du niveau de l'inflation », selon le ministère.
• Gel des loyers dans les cités universitaires prolongé jusqu'à la rentrée 2022.
• Repas à 1 euro dans un restaurant universitaire pour les étudiants boursiers et ceux non boursiers en situation de précarité constatée (contre 3,3 euros pour les autres).
• Mise en place du numéro d'appel national pour les étudiants rencontrant des difficultés financières graves. Actif depuis le 10 janvier 2020, le 0 806 000 278 a pour objectif de favoriser le recours aux aides financières d'urgence qui existent déjà mais restent encore trop peu connues et utilisées.
• Via le dispositif « Santé psy étudiants », un accompagnement psychologique est proposé à tous les étudiants qui ressentent un mal-être ; ils peuvent bénéficier de trois séances de 45 minutes entièrement gratuites (renouvelables dans les mêmes conditions au-delà de trois séances), avec un psychologue, sans avancer de frais : santepsy.etudiant.gouv.fr.
• Favoriser la réussite et le lien social avec 20 000 nouveaux tuteurs qui participent à l'accompagnement pédagogique des étudiants et font le lien avec les enseignants et les services (scolarité, santé, sociaux...). 1 600 référents étudiants ont par ailleurs été nommés dans plus de 750 cités U Crous pour permettre à tous les résidents de maintenir un lien social. Le gouvernement a souhaité doubler le nombre de psychologues disponibles dans les SSU (Services de santé universitaires). 60 travailleurs sociaux seront également recrutés dans les Crous, et cela jusqu'à la fin de l'année 2021.
• Plusieurs aides complémentaires aux bourses sur critères sociaux : mérite (900 euros), mobilité internationale (400), à la mobilité Parcoursup pour ceux qui ont accepté une affectation hors de leur académie (500), à la mobilité master (1 000). Il existe également d'autres aides spécifiques. Gérées par les Crous, elles peuvent prendre la forme d'un soutien ponctuel si l'étudiant rencontre momentanément des difficultés ou d'une allocation annuelle en cas de difficultés pérennes.
• Renforcement des prêts étudiants garantis par l'Etat pouvant aller jusqu'à 20 000 euros.
• Accès au Service civique, que ce soit lors d'une période de césure ou parallèlement à un cursus. L'engagement minimum est de 24h par semaine, volume horaire conseillé pour les étudiants hors période de césure. Rappelons qu'il concerne les jeunes entre 16 et 25 ans mais est étendu à 30 ans pour ceux en situation de handicap.
• Au cours des premières semaines de rentrée, des barnums de vaccination seront déployés dans les campus pour les étudiants qui le souhaitent. En complément, des tests ainsi que des autotests continueront d'être mis à disposition, notamment à travers les SSU.
• Messervices.etudiant.gouv.fr offre un bouquet de services numériques afin de faciliter les démarches liées aux études ou à la vie quotidienne.