Des guides de musées, des règlements intérieurs, des études scientifiques et même… des poèmes ! Dans la petite salle de classe de l'atelier FALC (Facile à lire et à comprendre) de l'ESAT Les voies du bois de Colombes (Hauts-de-Seine), les textes défilent sous les yeux aiguisés des travailleurs, la plupart vivant avec un trouble psychique. Ils nous ont fait découvrir les coulisses de leur atelier à l'occasion d'un reportage vidéo (ci-contre) diffusé sur Handicap.live et les réseaux sociaux de Handicap.fr.
Simplifier des textes
« À la base, ces textes sont durs. Donc nous, on les facilite de différentes façons », prévient Clément, l'un des rédacteurs FALC. Cette méthode a été formalisée au début des années 2000 et s'est surtout développée en France à partir des années 2010, avec le soutien d'associations spécialisées dans le handicap mental, comme Nous Aussi et l'Unapei. Depuis, ces quatre lettres n'ont de cesse de fleurir un peu partout dans une dynamique inclusive.
Une cinquantaine de règles
Le principe ? Simplifier l'accès aux documents pour les personnes en situation de handicap, mais également pour le grand public. Le FALC obéit à des règles strictes, une cinquantaine au total : langage simple, informations concrètes, pictogrammes explicites et structure visuelle optimisée... La production de documents en FALC suit une méthodologie précise, testée et validée par des travailleurs en situation de handicap dans des ESAT spécialisés et référencés par l'Unapei. Chaque étape est méthodiquement conduite, de la simplification linguistique à la vérification finale, garantissant ainsi l'accessibilité des contenus.
« Je me sens utile à la société »
La monitrice, Svetlana, s'assure que les polices soient accessibles, la taille minimale du texte respectée, sans oublier l'usage des pictogrammes, en évitant autant que possible les métaphores et tournures alambiquées. Ultime étape : l'ajout du logo FALC, qui certifie la conformité du document. Toute la démarche est ensuite validée par le public cible pour assurer son efficacité et sa compréhension universelle. Parmi les principaux clients de l'ESAT Les voies du bois : la Villette, l'Assemblée nationale ou encore l'Inserm. Un listing qui pourrait bien s'allonger à l'avenir. « On apprend beaucoup dans cet atelier », se félicite Séverine. « Je me sens utile au pays, à la société », complète Clément.
© Clotilde Costil
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