FALC sur les sites web publics : on est loin du compte!

Trop peu de sites web, notamment publics, proposent une version de leurs contenus en Facile à lire et à comprendre (FALC). Pourtant, la loi du 11 février 2005 leur demande d'être accessibles... depuis 20 ans.

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Mains qui tapent au clavier. Logo du FALC en bas à droite de l’image.

Bonne nouvelle pour les étudiants en situation de handicap ? Le ministère de l'Enseignement supérieur s'est félicité, le 10 janvier 2025, par voie de communiqué, d'avoir traduit l'une de ses circulaires en Facile à lire et à comprendre (FALC), un langage qui se veut accessible à tous, notamment destiné aux personnes avec un handicap mental. Une initiative à souligner, certes, mais qui devrait être généralisée depuis plusieurs années, notamment au regard de la loi du 11 février 2005. 20 ans après, à l'heure où Internet n'a de cesse de progresser, la présence du FALC y reste marginale, notamment dans les sites références, censés être « exemplaires ». Le comble ?

Des encouragements à intégrer le FALC depuis 2005

Certes, le FALC n'est pas directement mentionné dans la loi « pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées », mais ce texte « historique » a tout de même posé des bases importantes qui justifient et encouragent des initiatives en matière d'accessibilité, que ce soit dans les transports, les espaces publics ou encore l'information et la communication. 

« Les services publics doivent être accessibles »

L'article 47, notamment, précise que les services publics doivent être accessibles, y compris les sites web et les documents administratifs. Or, aujourd'hui, seules certaines pages des ministères de la Culture, de l'Économie ou encore le site d'information officiel pour les personnes âgées et leurs aidants ont intégré le FALC. Du reste, la majorité des portails incluant cette méthode de simplification des documents appartiennent majoritairement au champ du handicap. En juin 2025, lors des élections européennes, l'Unapei, association dédiée aux personnes avec un handicap mental, déplorait que « rares » étaient les professions de foi des candidats « respectant ce format ».

Comment expliquer ce retard global ?

Certains organismes ignorent encore l'existence de cet outil. Par ailleurs, sa mise en œuvre nécessite des ressources spécifiques, notamment la participation de personnes en situation de handicap intellectuel pour la relecture et la validation des contenus, ce qui peut « ralentir » son déploiement généralisé. 20 années se sont pourtant écoulées depuis les obligations requises par la loi, un temps largement suffisant pour anticiper. D'autant qu'un guide, répertoriant les « règles européennes pour une information facile à lire et à comprendre » a été rédigé par l'organisation non-gouvernementale Inclusion Europe en 2009. 

Un site dédié créé par l'Unapei

Plus récemment, l'Unapei a créé un site dédié pour permettre aux personnes en situation de handicap, aux professionnels du secteur médico-social mais aussi aux organismes, entreprises et collectivités d'adapter leurs informations aux personnes présentant des difficultés de compréhension (Facile à lire et à comprendre : l'Unapei lance un site dédié). Il n'y a donc plus d'excuse pour s'y mettre… vraiment.

© KHUNKORN sur Canva

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"Tous droits de reproduction et de représentation réservés.© Handicap.fr. Cet article a été rédigé par Clotilde Costil, journaliste Handicap.fr"
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