Santé mentale, grande cause 2025: sujet sous-estimé et tabou

Tabous, incompatibles avec une vie de famille... Quel regard les Français portent-ils sur les troubles psy? Réponse dans l'étude du collectif Grande cause santé mentale, qui exhorte à se saisir de cet enjeu de santé publique et à briser les préjugés.

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Une personne, dans le noir, cache ses yeux avec ses mains.

« La santé mentale est l'affaire de tous. Nous en ferons la Grande cause nationale de 2025 », confirmait Michel Barnier lors de sa déclaration de politique générale, le 1er octobre 2024 à l'Assemblée nationale. Dans ce contexte, le collectif Grande cause santé mentale 2025 réaffirme l'importance de briser les préjugés, et dévoile une étude sur le regard des Français à l'égard de cet enjeu de santé publique qui concerne une personne sur cinq.

Un sujet largement sous-estimé...

Chaque année, dans l'Hexagone, 13 millions de personnes vivent avec un trouble psychique. Pour elles comme pour leurs proches, à la maladie s'ajoutent l'errance diagnostique, les stigmatisations et les difficultés de prise en charge. Malgré cette prévalence élevée, la santé mentale reste un sujet « largement » sous-estimé : près de la moitié des sondés pense que seule 10 % de la population est touchée par une maladie psychiatrique, contre 40 % en réalité, et même plus de 50 % pour les 18-24 ans.

... et tabou !

Malgré un élan de libération de la parole depuis la pandémie de Covid-19, le tabou reste encore très présent. Généralement par honte, peur ou déni, la moitié des Français concernés n'en parlent à personne ou disent ne pas trouver d'oreille attentive. Dans un même temps, environ trois quarts d'entre eux estiment que ce sujet n'est pas suffisamment évoqué en famille ou avec des amis et, plus largement, dans les médias ou l'entreprise. Cette méconnaissance entraîne une stigmatisation ayant des conséquences « graves », déplore le collectif qui regroupe plus de 3 000 organisations. En effet, pour 36 % des personnes interrogées, les troubles psychiques sont incompatibles avec une vie de famille quand 20 % pensent qu'ils ne sont « pas vraiment des maladies ».

Les pouvoirs publics, « pas à la hauteur » des enjeux

Une large majorité a toutefois conscience de l'engagement qu'ils nécessitent. Ainsi, huit sondés sur dix estiment que les pouvoirs publics ne sont pas à la hauteur des enjeux de santé mentale, faisant part d'une attente « forte et systémique ». Selon eux, les acteurs à mobiliser sont multiples : les professionnels de santé, les chercheurs et les proches en priorité, mais également le gouvernement, les entreprises ou encore les médias. Pour 90 % d'entre eux, réaliser des campagnes d'information et « changer le regard » sur la santé constituent des priorités, de même que favoriser l'accès aux professionnels de santé, développer le dépistage et le repérage précoce et soutenir la recherche scientifique.

Une campagne de sensibilisation fédératrice

C'est tout l'enjeu du label « Grande cause nationale ». Depuis 1977, il est attribué, par concours public, par le Premier ministre à un organisme à but non lucratif ou un collectif d'associations. Cet agrément leur permet, tout au long de l'année, d'organiser des campagnes de générosité publique et de diffuser gratuitement des messages sur les sociétés publiques de télévision et de radio.

En 2025, il permettra de « fédérer les acteurs publics et privés et d'inciter à un changement profond dans la perception et la prise en charge de la santé mentale en France », explique le collectif. Par ailleurs, une campagne de sensibilisation et de prévention, en cours de conception, mobilisera les acteurs du secteur médical, de la recherche, de l'action sociale, de la jeunesse mais également de l'univers de l'entreprise, du sport ou encore de la culture. Objectif ? « Faire collectivement évoluer l'ensemble de la société. »

© Stocklib Chajamp

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"Tous droits de reproduction et de représentation réservés.© Handicap.fr. Cet article a été rédigé par Cassandre Rogeret, journaliste Handicap.fr"
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