60 %. C'est le nombre de lits en psychiatrie fermés entre 1976 et 2016. Ce n'est guère mieux du côté des postes en santé mentale : 30 % sont aujourd'hui vacants. A l'occasion de la Journée mondiale de la santé mentale, le 10 octobre 2023, et de la Semaine d'informations dédiée, du 9 au 22 octobre, l'Union nationale interfédérale des œuvres et organismes privés non lucratifs sanitaires et sociaux (Uniopss) lance un ultime SOS face à la situation critique de la psychiatrie. Malgré les nombreux appels à l'aide des professionnels du secteur, « en sous-effectif et sous-financé depuis de nombreuses années », le message ne semble pas avoir été reçu par les pouvoirs publics. Alors que la vague du Covid s'est retirée, laissant apparaître une santé mentale générale fragilisée, les besoins sont « grandissants », alerte l'Uniopss.
Prendre des mesures « de toute urgence »
D'après son rapport mondial sur la santé mentale publié en 2021, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) relève une augmentation de plus de 25 % des troubles anxieux et dépressifs, depuis le début de la pandémie de Covid-19, à l'échelle mondiale. La situation est « particulièrement inquiétante chez les enfants et les adolescents », affirme l'Uniopss. Elle réclame aux autorités de prendre des « mesures importantes, et cela de toute urgence, pour permettre l'accès à ces soins à toute personne qui en a besoin et éviter l'épuisement professionnel ».
Placer le patient au cœur de son rétablissement
Face à de tels constats, les moyens pour relever la psychiatrie semblent insuffisants. En huit points, l'Uniopss développe ses préconisations, avec, en fil rouge, une volonté de placer le patient au cœur de son rétablissement. Première proposition : « renforcer structurellement et de façon pérenne les moyens financiers et humains en psychiatrie et en pédopsychiatrie ». Elle recommande de personnaliser l'offre selon les besoins, de « favoriser la participation des personnes concernées et de leur entourage à tous les niveaux », notamment via la pair-aidance. L'Uniopss invite à développer le pluridisciplinaire, en « décloisonnant le social, le médico-social, le sanitaire et le libéral ». Elle souhaite aussi voir renforcer les moyens en matière de prévention en santé mentale et de lutte contre la stigmatisation.
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