La schizophrénie est une pathologie psychiatrique chronique dont sont atteintes environ 24 millions de personnes, soit une sur 300 dans le monde, pouvant entraîner un "handicap considérable", avec des répercussions sur tous les pans de la vie, explique l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Elle se caractérise principalement par des troubles importants de la perception de la réalité. Focus sur cette maladie complexe à l'occasion des Journées mondiales dédiées, du 19 mars au 26 mars 2022.
Les manifestations majeures
Cette psychose débute le plus souvent chez le jeune adulte, et généralement plus tôt chez les hommes que chez les femmes, indique l'OMS. Elle est souvent associée à un stress et à une déficience importants dans les domaines personnel, familial, social, éducatif, professionnel. "Elle n'est parfois pas repérée d'emblée comme une maladie et peut être confondue avec des problèmes d'addiction ou certains traits de caractère", comme de la paresse ou un manque de sociabilité, prévient le psychiatre Yann Hodé auprès de l'AFP. Les personnes touchées peuvent être sujettes à des "délires persistants" -en croyant fermement que quelque chose est vrai, malgré l'existence de preuves du contraire-, à des hallucinations ou encore une désorganisation de la pensée, qui se manifeste souvent par un discours confus, une agitation extrême ou encore une désorganisation du comportement. Elles éprouvent souvent des difficultés cognitives persistantes (au niveau de la mémoire, de l'attention et de la résolution de problèmes).
L'importance d'une prise en charge précoce
Jusqu'à présent, la recherche n'a pas identifié de cause unique à la schizophrénie mais une interaction de facteurs génétiques, environnementaux ou psychosociaux. Une forte consommation de cannabis est aussi associée à un risque élevé. Les schizophrènes sont, en outre, très souvent victimes d'une forte stigmatisation, qui entraîne une exclusion sociale et a une incidence sur leurs relations avec l'entourage, y compris la famille et les amis. Le risque de décès prématuré est deux à trois fois plus élevé que dans la population générale. Les décès sont souvent dus à des maladies somatiques, cardiovasculaires, métaboliques ou infectieuses, par exemple. Parmi les personnes touchées, 5 à 10 % meurent par suicide. Plusieurs options thérapeutiques sont proposées : les médicaments, la psychoéducation, les interventions familiales, la thérapie cognitivo-comportementale et la réadaptation psychosociale. "On a intérêt à détecter la maladie et à la soigner le plus tôt possible", préconise Yann Hodé. En effet, 15 à 20 % des schizophrénies débutantes évoluent favorablement lorsqu'elles sont prises en charge rapidement.