La schizophrénie est un trouble mental grave dont sont atteintes environ 24 millions de personnes, soit une sur 300, dans le monde, et qui entraîne un gros handicap avec des répercussions possibles dans tous les domaines de la vie (Lire : Schizophrénie : 24 millions de personnes dans le monde). Cette psychose débute le plus souvent chez le jeune adulte, et généralement plus tôt chez les hommes que chez les femmes, explique l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Elle est souvent associée à un stress et à une déficience importants dans les domaines personnel, familial, social, éducatif, professionnel. « Elle n'est parfois pas repérée d'emblée comme une maladie et peut être confondue avec des problèmes d'addiction ou certains traits de caractère » comme de la paresse ou un manque de sociabilité, selon le psychiatre Yann Hodé, interrogé par l'AFP. La schizophrénie se caractérise par des troubles importants de la perception de la réalité.
Une interaction de facteurs génétiques
Les personnes atteintes peuvent être sujettes à un délire persistant - en croyant fermement que quelque chose est vrai, malgré l'existence de preuves du contraire -, à des hallucinations, à une désorganisation de la pensée, qui se manifeste souvent par un discours confus, une agitation extrême ou encore une désorganisation du comportement. Les malades éprouvent souvent des difficultés cognitives persistantes (au niveau de la mémoire, de l'attention et de la résolution de problèmes). Jusqu'à présent, la recherche n'a pas identifié de cause unique à la schizophrénie mais une interaction de facteurs génétiques, environnementaux ou psychosociaux. Une forte consommation de cannabis est aussi associée à un risque élevé. La schizophrénie « entraîne un handicap considérable et peut avoir des répercussions sur tous les domaines de la vie, y compris le fonctionnement personnel, familial, social, éducatif et professionnel », souligne l'OMS. Les personnes schizophrènes sont en outre très souvent victimes d'une forte stigmatisation, qui entraîne une exclusion sociale et a une incidence sur leurs relations avec l'entourage, y compris la famille et les amis.
Risque de décès plus élevé
Le risque de décès prématuré est deux à trois fois plus élevé chez les sujets atteints de schizophrénie que dans la population générale. Les décès sont souvent dus à des maladies somatiques, cardiovasculaires, métaboliques ou infectieuses, par exemple. Parmi les malades, 5 à 10% meurent par suicide. Plusieurs options thérapeutiques sont efficaces pour les personnes vivant avec une schizophrénie : les médicaments, la psychoéducation, les interventions familiales, la thérapie cognitivo-comportementale et la réadaptation psychosociale. « On a intérêt à détecter la maladie et la soigner le plus tôt possible », préconise Yann Hodé. En effet, 15 à 20 % des schizophrénies débutantes évoluent favorablement lorsqu'elles sont prises en charge rapidement.