Près d'un million d'élèves et d'étudiants sensibilisés, plus de 7 000 établissements scolaires mobilisés, 3 000 projets éducatifs sur tout le territoire... La septième édition de la Semaine olympique et paralympique (SOP) promet d'être « massive », selon ses organisateurs, les ministères de l'Education nationale et des Sports. D'autant que l'évènement se place cette année sous le signe de… l'inclusion ! Rendez-vous est donné du 3 au 8 avril 2023, partout en France. Durant cinq jours, enseignants, professeurs, membres de la communauté éducative mais aussi professionnels des établissements et services médico sociaux (ESMS) et des instituts médico-éducatifs (IME) peuvent proposer à leurs élèves, de la maternelle à l'université, une activité de sensibilisation au handicap, un cours sur le sport, une rencontre avec un athlète de haut niveau, des séances de découvertes de sports olympiques et paralympiques ou encore des visites d'infrastructures sportives. Plus de 119 athlètes français ont répondu présent, parmi lesquels le biathlète Martin Fourcade ou encore le nageur Florent Manaudou.
Acculturer la jeunesse au paralympisme
Objectif ? Renforcer l'offre sportive, améliorer le lien entre le milieu associatif et scolaire, changer le regard sur le handicap et, d'après Elie Patrigeon, directeur général du Comité paralympique et sportif français (CPSF), « acculturer les jeunes générations au mouvement paralympique et au parasport ». Un sujet déjà largement plébiscité depuis plusieurs années puisque « 80 % des projets de la SOP avaient déjà pour thème l'inclusion », informe Marie Barsacq, directrice exécutive « impact et héritage » de Paris 2024. L'enjeu est donc de taille. A près de 500 jours des Jeux de Paris 2024, le chemin s'annonce encore long pour que sport rime avec accessibilité universelle.
Les bienfaits du sport
Pour rappel, 48 % des personnes en situation de handicap ne pratiquent pas une activité physique et sportive contre 34 % des « valides », selon le CPSF. Or le sport doit devenir un « élément systématique puisque ses bienfaits sont considérables à titre individuel et collectif », rappelle Elie Patrigeon. Et rien de tel que l'école pour offrir une première porte d'entrée vers la pratique sportive. Avec les 30 minutes quotidiennes généralisées dès le primaire depuis 2022, le Pass'sport ou l'aide financière à la pratique sportive de 50 euros par enfant/jeune adulte, et désormais la SOP, « on a franchi une nouvelle étape dans la sensibilisation à grande échelle de beaucoup de jeunes sur ces sujets du handicap et du paralympisme. On ne va pas attendre le mois d'août ou septembre 2024 pour faire bouger les lignes », explique de son côté Michaël Aloïso, directeur de cabinet de Paris 2024. « Les enfants d'aujourd'hui sont les adultes de demain », reconnaît Nélia Barbosa, athlète de para canoë, qui intervient régulièrement dans les écoles. « J'ai été très agréablement surprise. Les enfants ne s'arrêtent pas au handicap. Ils ne s'inquiètent pas de savoir si j'ai mal ou comment je gère le regard des autres mais souhaitent plutôt comprendre comment je m'entraîne… », explique la jeune femme amputée de la jambe droite.
Une carte interactive avec tous les projets éducatifs
S'il est trop tard pour inscrire un projet pour la SOP 2023 (les participants avaient jusqu'au 6 mars 2023 pour déposer leur candidature), il est possible de s'inspirer des actions prévues et visibles sur la carte interactive, disponible sur le site de Génération 2024, pour les prochaines éditions. A Caen (Calvados) par exemple, la Ligue Normandie du sport universitaire organise une session découverte et pratique du hockey fauteuil les 6 et 7 avril 2023, à destination « des étudiants volontaires, valides et en situation de handicap ». A Marseille, l'école « La Blancarde » organise « la course du cœur » pour voir s'affronter sur la même ligne de départ, tous les élèves de l'école, y compris ceux de l'Unité d'enseignement en élémentaire autisme (UEEA). De quoi monter en pression tranquillement d'ici l'ouverture des Jeux de Paris 2024. Et après ? « Le printemps du sport devrait pouvoir continuer à exister », rassure Jean-Marc Serfaty, référent ministériel Jeux olympiques et paralympiques au ministère de l'Education nationale. « Ce sont des temps importants qui nourrissent la culture sportive des jeunes générations et le bien bouger dès la maternelle. »