Quatre Suisses et trois Françaises ; un homme et six femmes. Sept personnes ont suivi, en 2016 et en 2017, une formation certifiante à l'accompagnement sensuel et à l'assistance sexuelle des personnes en situation de handicap. Sexologie spécialisée, informations juridiques, réflexion éthique et habiletés sexo-corporelles : ce cursus « a permis aux assistants sexuels d'acquérir de nombreuses connaissances », explique un communiqué des associations organisatrices, CH(s)OSE et Corps solidaires, publié le 18 juillet 2017.
Plus compliqué en France
L'assistance sexuelle vise à prodiguer une attention sensuelle, érotique ou sexuelle à une personne en situation de handicap ou à permettre l'acte sexuel à deux personnes qui ne peuvent pas l'accomplir sans aide. Si elle peut se développer légalement en Suisse et dans de nombreux autres pays, cette pratique reste difficilement accessible en France : la mise en relation entre ces assistants et d'éventuels bénéficiaires relèverait du proxénétisme, et les personnes en situation de handicap passeraient pour des clients de prostitution. C'est pour ces raisons que CH(s)OSE demande une exception à la loi en se rapportant aux articles du Code pénal qui répriment le proxénétisme, pour que cette assistance puisse s'exercer dans le cadre d'un service d'accompagnement à la vie sexuelle.
120 heures d'enseignements
Avec l'association suisse Corps solidaires, CH(s)OSE est à l'origine de la formation certifiante qui a permis aux assistants d'acquérir leur statut officiel d'accompagnant sexuel. Un programme de 120 heures d'enseignements, volontairement répartis sur plus d'une année et assurés par des assistants sexuels certifiés, des professionnels de sexologie, de psychologie et d'éthique. « Aujourd'hui dûment formés, ces assistants pourront accompagner les adultes bénéficiaires à découvrir leur corps sexué, au service de leur autonomie », précisent les associations dans leur communiqué. De quoi apporter des réponses concrètes aux personnes privées d'accessibilité au plaisir ?
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