Finis les sextoys obscènes, achetés dans des boutiques obscures, aujourd'hui le jouet sexuel sort du tiroir sans tabou et… pour tous. Ils répondent aux petits noms de Womanizer, Wevibe ou Arcwave… Leurs couleurs sont acidulées, leurs formes variées et surtout, ces nouveaux objets s'adressent à un public de plus en plus large. « Depuis 20 ans, entre 2005 et 2025, on a eu une évolution grandissante et positive de l'utilisation d'objets érotiques et sexuels. C'est de moins en moins tabou, explique Céline Vendé, sexologue. On va être dans quelque chose de beaucoup plus diversifié. Avant, on avait peut-être l'image du sextoy 'hard' comme le porno, avec des godes michets en forme de sexe, de pénis vraiment gros, ce n'était pas très beau. »
Une perspective de bien-être
Aujourd'hui, le sextoy ne s'inscrit plus seulement dans une démarche de plaisir mais également dans une perspective bien-être, voire de maintien d'une bonne santé physique et psychique. Or, sexualité et handicap riment encore trop souvent avec obstacles physiques, freins psychologiques et barrières sociales. « Douleurs, limitations de mouvement ou traitements médicaux peuvent complexifier la sexualité. L'image de soi, souvent altérée par les stigmates sociaux, peut affecter la confiance en soi et le désir sexuel. Les idées reçues et le manque de représentation dans les médias renforcent les barrières, rendant difficile la normalisation de la sexualité des personnes handicapées », affirme le Lovehoney group, leader du marché des jouets et accessoires pour adultes.
Des professionnels au discours plus inclusif...
« Ces réalités nécessitent des adaptations pour permettre des expériences agréables et satisfaisantes », ajoute-t-il. Les messages marketing s'adaptent, les outils aussi. Les professionnels qui accompagnent dans un cadre thérapeutique adoptent un discours plus inclusif. Dans son cabinet, Céline Vendé reçoit régulièrement des personnes avec une neuro-atypie (TDAH, TSA, troubles dys…) « qui vont parfois avoir de la difficulté à se concentrer dans le moment sexuel ». Un obstacle qui peut être surmonté à l'aide d'un sextoy.
... mais encore peu de marques dédiées
Plus « high tech » et ergonomiques, les produits commercialisés visent tous types de besoins et de situations. Mais, finalement, encore peu de marques ont fait de l'inclusion un argument de vente à part entière. Seul un projet de recherche colombien, Lila, sort du lot. Il vise à « garantir l'autonomie sexuelle des personnes sans membres supérieurs ou à mobilité réduite ». Lorsque l'on tape « handicap sextoy » dans un moteur de recherche, ce sont principalement des aides techniques médicales qui apparaissent. C'est le cas des sites Bivea Médical ou encore Thuiszorgwebshop, un fournisseur belge d'équipements adaptés pour personnes en situation de handicap. De quoi déclencher de nouvelles idées (bien placées) et créer un nouveau marché !
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