La stratégie nationale de santé 2018-2022, adoptée le 20 décembre 2017, « constitue la colonne vertébrale de la politique menée par le gouvernement en matière de santé pour les cinq prochaines années », a souligné le ministère de la Santé, en précisant que le décret, "signé de tous les ministres", paraîtrait avant le 31 décembre.
Tabac à 10 euros
Le document qui expose cette stratégie nationale, mis en ligne par le ministère (document de 103 pages en lien ci-dessous), liste de grandes orientations sans détailler de mesures concrètes. Le premier volet consiste à « promouvoir les comportements favorables à la santé » en insistant sur la prévention. Le but : « réduire des facteurs de risque qui induisent des coûts sociaux considérables (20,4 milliards d'euros pour l'obésité, 15 milliards d'euros pour l'alcool et 26,6 milliards d'euros pour le tabac) ». Cela passe, entre autres, par le processus d'augmentation du prix du tabac déjà enclenché, qui aboutira à un paquet à 10 euros d'ici fin 2020. Dans le volet « Pertinence des prises en charges », le gouvernement entend « mettre en place une organisation des soins moins centrée sur l'hôpital » en poursuivant le développement de l'ambulatoire (le fait d'être pris en charge médicalement sans passer la nuit à l'hôpital).
Dans le champ du handicap
Concernant les personnes handicapées et âgées, il veut « améliorer l'accès aux soins et favoriser les prises en charge au plus près des lieux de vie » en proposant plusieurs mesures telles que : un bilan de santé annuel pour les personnes en situation de handicap accompagnées par des établissements et services médico-sociaux ou leur accès aux soins bucco-dentaires. Mais aussi « améliorer la transversalité et la continuité des parcours en santé mentale ». Par ailleurs, un chapitre distinct est consacré à la politique de santé pour les enfants. Il inclut un renforcement du dépistage néonatal, qui « ne concerne que cinq maladies rares, dont la mucoviscidose, ainsi que la surdité ». « Il est souhaitable d'augmenter le nombre de maladies dépistées », selon le document. Du côté des enfants handicapés, ce plan quinquennal entend aussi « améliorer leur accompagnement et leur insertion sociale et scolaire », cette insertion étant qualifiée « d'enjeu majeur pour leur état de santé ». Afin de « prendre soin de ceux qui soignent », les professionnels de santé et médico-sociaux sont également pris en compte à travers une amélioration de leur qualité de vie et sécurité au travail et une adaptation de leur formation initiale. Des mesures sont par ailleurs proposées en faveur des aidants, notamment le droit au répit.
Consultation en ligne
Cette stratégie mise également sur la promotion de la santé au travail, avec l'objectif de développer « une culture de prévention dans les milieux professionnels et de réduire la fréquence et la sévérité des pathologies liées aux conditions de travail ». Enfin, comme l'avait déjà annoncé Edouard Philippe lors de son discours de politique générale devant les députés en juillet, il est prévu de « limiter les dépenses de santé restant à la charge des assurés, notamment pour les prothèses dentaires et auditives et pour l'optique médicale ». Pour aboutir à cette stratégie nationale, la ministre Agnès Buzyn s'est basée sur un rapport du Haut conseil de la santé publique (HCSP), avant de lancer un processus de concertation le 18 septembre. Une consultation publique en ligne a ensuite été menée en novembre (article en lien ci-dessous).