Chaque année, environ 130 000 personnes sont victimes d'un AVC (accident vasculaire cérébral) en France. 40 000 décèderont de ses suites et 30 000 garderont des séquelles lourdes. Sa fréquence augmente de 5% par an.
Première heures cruciales
Alors qu'une prise en charge dans les toutes premières heures est cruciale, seul 1 patient sur 3 (32%) est arrivé à l'hôpital dans les 4 heures suivant son AVC en 2017. Pour ces patients arrivés en urgence, la qualité de la prise en charge progresse mais nécessite encore d'être améliorée : seuls 30% ont bénéficié d'une IRM ou d'un scanner cérébral dans les 30 premières minutes comme recommandé (56% dans l'heure). Les patients ayant eu un AVC ischémique (caillot de sang) ont pu bénéficier d'une thombolyse (traitement médicamenteux) dans 27% des cas, l'un des meilleurs résultats au monde, et 4% d'une thrombectomie (traitement mécanique qui est en train de se développer).
Une expertise neuro-vasculaire
Tous patients confondus, 8 sur 10 bénéficient désormais d'une expertise neuro-vasculaire menée par un médecin spécialiste pour confirmer le diagnostic et définir les traitements adaptés ainsi que d'une évaluation par un professionnel de la rééducation. En revanche, concernant le suivi, seuls 65% des patients ont bénéficié d'un dépistage des troubles de la déglutition avant une alimentation liquide ou solide. Et à peine plus d'un patient sur 2 (54%) s'est vu programmer une consultation post-AVC pour faire un bilan de ses besoins en terme de rééducation, dépister les séquelles peu visibles et prévenir les récidives.
Analyse de la HAS
C'est ce que conclut l'évaluation annuelle faite par la HAS (Haute autorité de la santé) qui a pour mission d'analyser les pratiques des professionnels de santé au regard de ses recommandations, dont la qualité et la sécurité des soins dans les hôpitaux et cliniques en France. Elle en publie les résultats au niveau national mais également par établissement. Ces derniers sont consultables depuis le 19 décembre 2017 sur son site (en lien ci-dessous). Cette étude portait également sur trois autres prises en charge à risque, enjeux de santé publique : la chirurgie de l'obésité, l'insuffisance rénale chronique et l'hémorragie du post-partum. Elle observe que l'hémorragie du post-partum et l'hémodialyse sont de mieux en mieux prises en charge, et que l'accident vasculaire cérébral (AVC) et la chirurgie de l'obésité nécessitent encore des efforts soutenus de la part des professionnels de santé.