Difficulté à se déplacer, problèmes de transport, déserts médicaux… Parfois, obtenir un rendez-vous avec un médecin relève du parcours du combattant. Face à ce constat, la téléconsultation est remboursée par l'Assurance maladie depuis le 15 septembre 2018. Elle se définit comme la consultation à distance réalisée par un médecin exerçant une activité conventionnée, dit « téléconsultant », quel que soit son secteur d'exercice et sa spécialité médicale, et un patient, ce dernier pouvant, le cas échéant, être assisté par un autre professionnel de santé. A l'heure où la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, lance un plan de 750 millions d'euros sur trois ans pour résoudre la crise des urgences hospitalières, cette option, parmi tant d'autres, ne permettrait-elle pas de désengorger des salles d'attente saturées ? Sa mesure phare est le SAS (Service d'accès aux soins), une plateforme qui permettra d'accéder à un professionnel de santé pour avoir un conseil médical, une téléconsultation ou une orientation vers une structure médicale.
Les pharmaciens dans la boucle
Dans ce contexte tendu, les pharmaciens sont entrés à leur tour dans la boucle en décembre 2018 pour proposer des espaces de téléconsultation de proximité. Cette profession a « un rôle essentiel à jouer pour contribuer à sa généralisation », assurait alors la Cnam (Caisse nationale de l'assurance maladie). Le pharmacien, en tant que professionnel de santé, a pour rôle d'assister le médecin dans la réalisation de certains actes participant à l'examen clinique et éventuellement d'accompagner le patient dans la bonne compréhension de la prise en charge proposée. Il met à disposition le plateau technique nécessaire connecté (stéthoscope, otoscope, oxymètre, tensiomètre…), dans un espace confidentiel, et se charge de l'organisation du rendez-vous en prenant contact avec le médecin via une vidéotransmission sécurisée. Pour chaque acte, il perçoit des subventions et rémunérations (article complet en lien ci-dessous).
Un an plus tard, la téléconsultation en officine est désormais actée ! L'arrêté du 2 septembre 2019 porte approbation de l'avenant 15 (en lien ci-dessous) à la convention médicale du 4 mai 2012. « Si on considère que l'Ile-de-France en 10 ans a perdu 2 000 médecins généralistes et que 76% de la population habite une zone où l'offre médicale n'est pas satisfaisante, cette approbation représente une vraie ressource dans l'accès aux soins des patients », assure Nathaniel Bern, cofondateur de Medadom, start-up qui met en place des vidéo-consultations en officine. 21 611 pharmacies sont en activité en France. Un vaste potentiel ?