C'est Jacques Toubon qui a été nommé au poste de Défenseur des droits, le 9 juillet 2014, à la suite du vote favorable des commissions des lois de l'Assemblée nationale et du Sénat. Il remplace Dominique Baudis, décédé en avril 2014 (lire article en lien ci-dessous).
Une proposition jugée « incompréhensible »
73 ans, chiraquien convaincu. Il fut ministre de la Culture et de la Justice. Une nomination sur proposition de François Hollande jugée incompréhensible par une partie de la majorité, et qui a donc été soutenue par 48 députés et sénateurs (33 contre, 12 blancs). Il aurait fallu deux tiers des voix contre pour repousser sa candidature. Les réactions ne se sont pas fait attendre, notamment à gauche… Dans un tweet, Laura Slimani, présidente des jeunes socialistes, fait part de son malaise.
96 000 opposants sur pétition
Cette perspective de nomination avait déjà suscité quelques remous il y a plusieurs semaines, certains rappelant des engagements souvent controversés et embarrassants à un poste où la défense des droits est une priorité. Ils lui reprochent son opposition à l'abolition de la peine de mort proposée par Robert Badinter en 1981, des positions répétées contre la défense des droits des homosexuels, le refus de la dépénalisation de l'homosexualité … Une pétition « Non à la nomination de Jacques Toubon pour défendre nos droits », lancée par Mehdi Ouraoui (Conseil national PS) et Julien Bayou (Porte-parole EELV), et dénonçant le copinage et l'entre soi, a d'ailleurs été mise en ligne le 12 juin 2014, recueillant à ce jour plus de 96 000 signatures sur les 100 000 escomptées.
Il proclame la « Guerre à l'injustice »
Jacques Toubon répond à ses détracteurs que ces décisions ont été « prises il y a plus de vingt ans, dans un autre contexte social, sur lesquelles l'esprit public et la classe politique ont évolué ». Il annonce vouloir proclamer « la guerre à l'injustice » ! Rappelons que le Défenseur des droits a pour mission de veiller au respect des droits et libertés par toute personne, publique ou privée, de défendre et de promouvoir l'intérêt supérieur et les droits de l'enfant, de lutter contre les discriminations prohibées par la loi et de promouvoir l'égalité, et de veiller au respect de la déontologie par les personnes exerçant des activités de sécurité. Il peut être saisi par n'importe quel citoyen. Dominique Baudis s'était engagé à de très nombreuses reprises pour défendre les droits des personnes handicapées, ses médiations permettant de trouver des issues favorables.