Le 7 novembre 2021, 80 bateaux et 160 skippers s'élanceront du Havre pour la 15e édition de la Transat Jacques-Vabre, la course la plus célèbre et plus longue des transatlantiques en double. Pour permettre aux enfants en situation de handicap mental de prendre part à cette aventure, en ligne, les organisateurs s'associent au Groupe Apicil afin de proposer un escape game (ou jeu d'évasion) en Facile à lire et à comprendre (FALC) (disponible en lien ci-dessous). Un support ludo-pédagogique immersif et inclusif... pour permettre au plus grand nombre de prendre le large !
Créer des passerelles entre le sport et la culture
« Pars à l'aventure avec Inaya et Antoine, nos deux skippers de la Transat ! », exhortent les concepteurs. Comme pour la version classique, l'objectif de ce kit adapté aux programmes scolaires de cycle 2 et 3 est de donner du sens aux apprentissages en créant des passerelles entre les milieux sportif, culturel et environnemental. Environ 45 minutes sont nécessaires pour résoudre les énigmes. De courtes vidéos explicatives guident les enfants en abordant de nombreux thèmes : l'histoire de la course, le parcours, les bateaux, la vie à bord, la météo, etc.
Des travailleurs d'Esat mobilisés
Pour procéder à sa retranscription et à son adaptation en FALC, le Groupe Apicil a fait appel à dix travailleurs de l'ESAT (Etablissement et service d'aide par le travail) de Saint-André-sur-Orne (Calvados). Un atelier FALC, créé il y a deux ans, a permis à plusieurs personnes en situation de handicap de se former à cette méthode de langage et à ses règles spécifiques. « Notre sport est une occasion constante de partager, affirme Damien Seguin, skipper né sans main gauche (article en lien ci-desous). Avec le Groupe Apicil, nous avons construit un projet porteur de sens qui vise à essayer de lever les barrières et de passer des messages pour une société plus inclusive. » Cette initiative s'inscrit dans cette dynamique, en ouvrant la voile (la voie ?) à un plus grand nombre, se félicite l'athlète handisport, espérant qu'elle « deviendra un exemple et créera des automatismes auprès des organisateurs dans la voile et même au-delà dans l'univers du sport », conclut-il.
Les documents en FALC se multiplient
Si c'est, en effet, une « grande première » pour une course au large, de plus en plus d'organismes se saisissent du FALC. Formulaires administratifs, modes d'emploi, livrets explicatifs dans les musées, déroulement d'un examen médical, règles d'une activité sportive... Il n'est désormais pas rare de trouver ce type de documents simplifiés rédigés à destination de tous ceux qui ont des difficultés de compréhension -du fait d'un handicap mental, mais aussi par exemple d'une connaissance parcellaire du français (article en lien ci-dessous) aussi bien dans le secteur public que privé. Mi-octobre, la Région Auvergne-Rhône-Alpes publiait par exemple un carnet de voyage pour faciliter l'accessibilité des transports aux personnes avec un handicap cognitif, psychique ou mental et booster leur autonomie (article complet en lien ci-dessous). En février, le Conseil d'Etat éditait, quant à lui, un document en FALC pour rendre les procédures juridiques plus compréhensibles (article en lien ci-dessous). L'enjeu désormais : créer directement des documents en FALC, plutôt que de les retranscrire a posteriori.