Trottinettes : la fin des galères en cas de handicap ?

Depuis le 25 octobre 2019, les trottinettes et autres engins individuels motorisés sont entrés dans le code de la route. Leur présence anarchique sur les trottoirs est devenu un cauchemar pour les personnes handicapées. Ça va rouler ?

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« Les trottinettes entrent dans le code de la route, je demande tolérance 0 à la police », assure Sophie Cluzel, secrétaire d'Etat au Handicap, dans un tweet, réclamant également aux utilisateurs de faire « preuve de civisme » et de « penser aux personnes à mobilité réduite, aux aveugles, à vos grands parents. Le trottoir doit aussi redevenir un espace convivial. »

Une galère en cas de handicap

Il est vrai que ceux qu'on appelle, au choix, les NVEI (nouveaux véhicules électriques individuels) ou EDPM (engins de déplacement personnel motorisés) sont devenus depuis quelques mois la bête noire des personnes en situation de handicap dans les villes. Abandonnées sur les trottoirs, dans un chaos parfois anarchique, des milliers de trottinettes rendent difficiles la circulation des personnes en fauteuil ou à mobilité réduite ou constituent un obstacle dangereux pour les personnes aveugles. En février 2019, à Lyon, le Comité Louis Braille, qui réunit des associations de personnes aveugles et malvoyantes de la région, avait sommé les collectivités locales d'interdire ces engins motorisés sur les trottoirs (article en lien ci-dessous). Leur utilisation a parfois même un impact inattendu : « En tant que dyspraxique, cette situation m'est insupportable car je ne sais jamais si je dois me ranger sur ma droite ou sur ma gauche », confie un internaute. Face à la recrudescence d'incivilités mais aussi d'accidents parfois graves, le gouvernement s'est saisi du problème et a légiféré pour mettre fin à un vide juridique bien embarrassant.

De nouvelles règles

Les trottinettes électriques, gyroroues et autres hoverboards sont donc entrés, depuis le décret publié le 25 octobre 2019, dans le code de la route (une autre partie concernant les aspects technologiques entrera en vigueur le 1er juillet 2020). Les règles auxquelles sont soumis les EDPM reprennent peu ou prou celles déjà applicables aux cyclistes, à quelques exceptions près. C'est d'abord une limite de vitesse fixée à 25 km/h, comme les vélos à assistance électrique, avec 1 500 euros d'amende pour les engins débridés. C'est aussi un âge minimum de 12 ans pour le conducteur, un usage strictement personnel et les écouteurs interdits, le port du gilet réfléchissant et du casque n'étant pas obligatoire en ville. Les EDPM peuvent rouler sur les pistes cyclables et les routes dont la vitesse maximale autorisée est inférieure à 50 km/h. Il leur est interdit de circuler sur les trottoirs (135 euros en cas d'infraction), même si le maire peut décider des exceptions sur ceux suffisamment larges. Hors agglomération, ils n'ont pas le droit de s'aventurer sur la chaussée mais peuvent emprunter les pistes cyclables et les voies vertes.

Stationnement encadré

En matière de stationnement, le décret autorise leur présence sur les trottoirs à condition de ne pas gêner les piétons. Mais, avec l'adoption de la future loi d'orientation des mobilités, le maire aura la possibilité d'édicter des règles plus strictes dans sa commune. Celle de Paris, par exemple, a pris les devants en bannissant les trottinettes des trottoirs depuis le 30 juillet 2019 ; elles doivent désormais être « garées » sur les aires prévues pour les deux roues motorisées (article en lien ci-dessous). Dans les faits, elles continuent pourtant d'y squatter allégrement.

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"Tous droits de reproduction et de représentation réservés.© Handicap.fr.Toutes les informations reproduites sur cette page sont protégées par des droits de propriété intellectuelle détenus par Handicap.fr. Par conséquent, aucune de ces informations ne peut être reproduite, sans accord. Cet article a été rédigé par Emmanuelle Dal'Secco, journaliste Handicap.fr"
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