Pour les personnes en fauteuil roulant, enfiler un jean alliant allure et confort s'apparente, le plus souvent, à une séance de contorsionnisme. Face à cette situation, la praticité prévaut généralement sur l'élégance du vêtement. Alors que l'idéal serait de ne pas avoir à choisir. Paraplégique, l'Américaine Heidi McKenzie, a lancé, fin juillet 2015, une ligne de jeans pour femmes et hommes allant dans ce sens : porter un pantalon à la fois adapté et esthétique.
Chemisiers, robes, vestes… Pour bientôt ?
Si la forme et la couleur du jean sont relativement classiques et sobres, il a l'avantage de demeurer très fonctionnel. Le jean est plus long et remonte plus haut dans le dos, de grandes poches sont cousues non pas au niveau des fesses mais sur les cuisses, la ceinture est élastique, de petites sangles, situées à l'intérieur du pantalon, aident à le remonter. Finie la galère ! D'autant que le jean adapté n'est que le premier vêtement de l'entreprise « Alter ur ego » avant la création probable de chemisiers, robes ou encore vestes pour personnes en fauteuil. Un objectif envisageable si l'on en croit le succès qu'a reçu le projet de Heidi lors de sa présentation sur la plateforme de financement participatif, Kickstarter : plus de 20 000 dollars - son objectif - récoltés et près de 400 contributeurs.
Heidi McKenzie, un rêve de petite fille
La jeune femme de 29 ans réalise ainsi son rêve de petite fille : celui de travailler dans la mode. Malgré les obstacles. En 2009, alors âgée de 21 ans, elle devient paraplégique à la suite d'un accident de voiture. Clouée sur son fauteuil, elle se relève et n'abandonne pas. Trois ans plus tard, elle remporte même un concours de Miss en fauteuil dans l'état du Kentucky, dont elle est originaire, avant de tenter l'aventure au niveau national. C'est à ce moment qu'elle réalise que « trouver des vêtements adaptables dans lesquels je ne ressemblais pas à (sa) grand-mère était quasiment impossible ». Après avoir passé, et réussi, le programme « comment lancer sa ligne de vêtements » en accéléré, elle réalise qu'elle pourrait « faire directement la différence en étant à la fois en fauteuil et à la conception des vêtements adaptables ». Si la perspective est prometteuse pour les personnes porteuses d'un handicap moteur, elle l'est aussi… pour les grands-mères !